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La Bulgarie s'émancipe du gaz russe en s'approvisionnant en Azerbaïdjan

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué samedi à Sofia la mise en en exploitation d'un gazoduc gréco-bulgare, clé selon elle pour s'émanciper de l'énergie russe. "Aujourd'hui une nouvelle ère débute pour la Bulgarie et l'Europe du sud-est", a-t-elle déclaré lors d'une cérémonie en présence de nombreux dirigeants de la région : le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, les chefs d'État serbe Aleksandar Vucic, nord-macédonien Stevo Pendarovski et bulgare Roumen Radev ou encore des Premiers ministres grec Kyriákos Mitsotákis, et roumain, Nicolae Ciucă. Cette cérémonie s'est également déroulée en présence de la commissaire européenne à l'Énergie Kadri Simson.

Ce gazoduc, "synonyme de liberté, d'émancipation du gaz russe", "change la donne. Pour la Bulgarie et la sécurité énergétique de l'Europe", a expliqué Ursula von der Leyen. L'interconnexion dite IGB, longue de 182 km, avait été inaugurée en juillet mais ce n'est que samedi que la mise en exploitation a débuté, a précisé le Premier ministre bulgare intérimaire, Galab Donev.

Couvrir l'ensemble des besoins bulgares

Cette interconnexion permet à la Bulgarie, qui ne reçoit plus depuis avril de gaz du géant russe Gazprom, de diversifier ses sources et d'"être moins vulnérable" au gaz russe. Ce pays des Balkans, très dépendant énergétiquement de Moscou avant le conflit en Ukraine, est désormais raccordé au gazoduc Tanap/Tap destiné à acheminer vers l'ouest de l'Europe du gaz azerbaïdjanais de la mer Caspienne.

Sofia doit recevoir 1 milliard de m3 par an de ce gaz, pour une capacité totale d'IGB de 3 milliards de m3. Cette capacité "pourrait couvrir l'ensemble de la consommation de gaz de la Bulgarie", s'est félicitée la présidente de la Commission européenne. "C'est une excellente nouvelle en des temps très difficiles (...). Grâce à de tels projets, l'Europe aura assez de gaz pour l'hiver".

Un investissement de 220 millions d'euros

D'un coût de 220 millions d'euros, dont 50 millions d'euros de financements européens, l'idée de la liaison gréco-bulgare était née en 2009 mais sa construction avait pris beaucoup de retard. La guerre en Ukraine et la crise énergétique ont précipité les efforts. Il a fallu "beaucoup de détermination" et de "patience" pour l'achever, a souligné Ursula von der Leyen, qui cherche à tout prix à réduire la dépendance de l'UE au gaz russe.

Elle avait ainsi signé en juillet à Baku un protocole d'entente avec l'Azerbaïdjan, pourtant en guerre contre l'Arménie dans le cadre du conflit du Haut-Karabagh, pour doubler en quelques années les importations de gaz de ce pays, afin d'obtenir une indépendance vis-à-vis du gaz russe.

Du gaz azerbaïdjanais en Europe

Les opérateurs de réseaux gaziers de Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie proposent de prendre en charge l'approvisionnement supplémentaire en gaz naturel promis par l'Azerbaïdjan à l'Europe, a expliqué vendredi Roumen Radev. S'exprimant lors d'une réunion avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, il a précisé que les quatre pays de l'Union européenne ont proposé leurs réseaux pour permettre un acheminement plus rapide du gaz azerbaïdjanais vers l'Europe. La Commission européenne a signé en juillet un protocole d'accord avec l'Azerbaïdjan visant à doubler les importations de gaz naturel pour atteindre au moins 20 milliards de mètres cubes par an d'ici à 2027.