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La Compagnie des Alpes met les deux années de crise sanitaire derrière elle

Ses résultats semblent attester que la crise sanitaire est désormais derrière elle. Deux années après le démarrage de la pandémie, la Compagnie des Alpes, filiale de la Caisse des Dépôts qui exploite des stations emblématiques comme La Plagne, Tignes ou encore Val d'Isère, ainsi que des parcs de loisirs (Parc Astérix, Futuroscope, Walibi, etc), enregistre un chiffre d'affaires de 958,5 millions d'euros pour son exercice 2021/2022, soit une croissance de 17,8% par rapport à son année de référence de 2019, avant la crise Covid-19.

La Compagnie des Alpes se redresse avant l'heure et pérennisera sa ligne Eurostar la saison prochaine

Pour son exercice, clos le 30 septembre dernier, c'est d'abord son activité liée aux parcs d'attractions qui a tiré la reprise, avec un bond de +23,1 % par rapport à 2019 et une dépense moyenne par visiteur en hausse de 17 %, pour un chiffre d'affaires qui s'établit désormais à 468,5 millions d'euros de revenus.

Côté stations de ski, le chiffre d'affaires est là aussi en hausse de + 12,8 % sur l'ensemble de l'année écoulée, par rapport à l'année de référence 2019, et ce, malgré l'absence de la clientèle britannique jusqu'à la mi-janvier et le spectre d'une année blanche douze mois plus tôt, qui avait plongé les stations dans l'incertitude.

« Après la saison blanche de 2020/21, la Compagnie des Alpes a bénéficié de l'engouement des skieurs, d'autant plus que la saison d'hiver s'est déroulée dans des conditions météorologiques (enneigement et ensoleillement) optimales. Les domaines skiables ont continué de renforcer leur attractivité, le groupe ayant maintenu un niveau d'investissements élevé tout au long de la crise sanitaire », confirme l'exploitant.

Il note par ailleurs qu'après la levée des dernières restrictions sur la clientèle britannique, « le nombre de journées-skieur n'a ensuite cessé de s'améliorer tout au long de la saison de ski pour terminer en retrait de seulement 3,5% par rapport à l'exercice 2018/19 ».

Les voyants sont de retour au vert, malgré les coûts de l'énergie

De quoi permettre à l'exploitant d'enregistrer un excédent brut opérationnel de +40,1 % (à 312,6 millions d'euros), ainsi qu'un résultat opérationnel à 169,5 millions d'euros , en croissance lui aussi de +61,3 % par rapport à l'avant-crise.

Mais c'est du côté du résultat net que l'écart est le plus remarquable car il passe d'une perte de -121,7 millions d'euros, lors de l'année précédente cette fois, à un bénéfice de 114,4 millions d'euros cette année (contre 62,2 millions en, 2019).

Concernant les investissements, ils se seront finalement élevés à 177 millions d'euros, soit le double du montant dépensé l'année précédente mais un chiffre encore en recul par rapport à l'avant-crise (209 millions en 2018/19), dont 88,3 millions pour les parcs de loisirs et 69 millions pour les domaines skiables.

Le groupe entend maintenir la dynamique amorcée, en dépit de la flambée des prix de l'énergie, qui avaient contraint l'ensemble du secteur des remontées mécaniques à travailler sur des mesures de sobriété plus musclées à l'aube de l'hiver.

Sobriété énergétique. La crise énergétique menace les stations de ski (1/3)

L'électricité représente en effet 64% du mix de la consommation énergétique de la Compagnie des Alpes (soit 154 GWh), pour laquelle les prix de l'électricité avaient déjà représenté 2,6% de son chiffre d'affaires en 2021/22.

Le groupe aurait cependant déjà « contractualisé 100 % de ses besoins anticipés » et estime que sa facture d'électricité  augmentera « d'environ 2,6 fois pour l'année 2023 »,« avant toute action de sobriété et aide éventuelle de l'Etat » et « en raison de la hausse du prix unitaire et d'un effet volume, essentiellement lié à MMV ».

Il s'attend donc à près de 65 millions d'euros de coûts énergétiques au total, alors qu'ils atteignaient 25 millions l'année dernière et vise en parallèle une réduction de sa consommation d'énergie de 8 à 10% à périmètre comparable.

Le tout, sans exclure des efforts supplémentaires, comme celui « d'augmenter ses capacités de production d'énergie renouvelable pour autoconsommation, en allant au-delà de sa capacité déjà installée de 1,5 GWh productible », ainsi que « la mise en place d'un éventuel contrat d'approvisionnement à long terme (PPA) qui lui permettrait de maîtriser le prix de l'électricité dans la durée pour une partie de ses besoins ».

Des transformations de gouvernance mais aussi de modèle esquissé

Cette année aura aussi été marquée par des transformations au coeur du groupe, puisque son pdg Dominique Marcel avait quitté ses fonctions de directeur général en 2021 pour prendre sa retraite, remplacé par Dominique Thillaud. Ce à quoi s'était ajouté, en juin dernier, l'acquisition du second opérateur hôtelier des Alpes françaises, MMV, qui venait s'intégrer au sein de la division Distribution & Hospitality, où figure déjà le tour-opérateur Travelfactory.

Sans oublier que l'an dernier, la Compagnie des Alpes avait officialisé les contours de ce qu'elle appellerait son « plan de reconquête », qui s'appuyait sur une augmentation de capital de 231 millions d'euros pour contrer la descente en chute libre de son activité (-93%) au premier semestre 2021, avec une ambition : poursuivre la « désaisonnalisation » de son activité.

Avec l'objectif, en parallèle, d'atteindre le « net zéro carbone (scope 1 &2) » à horizon 2030, dont une première cible de réduction de 20% de ses émissions de GES dès l'exercice 2022/23 par rapport à 2021/2022, soit une réduction de plus de 5 500 tonnes équivalents CO2 à périmètre comparable.

La relance et l'élargissement du Travelski Express

Après avoir relancé (avec quelques difficultés en raison de la crise sanitaire et pour un montant d'investissement non communiqué), la liaison Eurostar entre Londres et Bourg-Saint-Maurice via sa filiale Travelski, la Compagnie des Alpes a renoué et même étendu cette année son partenariat avec le transporteur.

En plus du Travelski londonien, s'ajoute cette année un "Travelski express France" qui doit lui permettre de capter une clientèle en gare de Paris-Gare de Lyon jusqu'à la Tarentaise (par le rail) et le Maurienne (en bus). Il sera proposé chaque week-end du 17 décembre au 15 avril prochain, pour quelques 18.000 sièges disponibles sur cinq gares d'arrivée.

A noter que l'année 2023 sera aussi celle d'un changement de périmètre pour son activité liée aux stations de ski, puisque la station des Deux Alpes sortira officiellement de son giron, avec l'attribution du contrat de DSP à sa concurrente, la SATA.

Côté prévisions, Dominique Thillaud a profité de ces résultats annuels pour confirmer qu'il tablait à nouveau sur « une croissance du chiffre d'affaires conforme à la trajectoire pré-Covid et sur un niveau d'excédent brut opérationnel proche de celui de l'exercice 2021-22, malgré l'impact de la hausse des coûts de l'électricité ».

Le groupe proposera également, lors de sa prochaine assemblée générale du 9 mars prochain, la distribution d'un dividende à hauteur de 50% de son résultat net part du groupe (hors éléments non récurrents), soit 0,83 euros par action, ce qui dépasse son objectif initial de proposer un retour à un taux de distribution d'avant-crise d'environ 30% du résultat net.