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La consommation d’électricité en baisse de 5 % grâce aux efforts des Français ? Olivier Véran trompe son monde

Le plan de sobriété énergétique «porte déjà ses fruits», s’est félicité Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, mardi 29 novembre, à l’issue du Conseil des ministres. «Si on neutralise l’effet des températures plus clémentes dans ce début d’hiver [sic], on enregistre d’ores et déjà une réduction quotidienne de 5 % de notre consommation d’électricité.» Selon Véran, «les Français sont donc sensibles au plan de sobriété, de même que les entreprises et évidemment l’Etat

Selon RTE (le réseau de transport électrique), la baisse de la consommation électrique (retraitée des effets météorologiques et calendaires), sur les quatre dernières semaines est même de 6,4 %, par rapport à la période 2014-2019. Mais cette baisse est en très large partie, voire uniquement, imputable à la diminution de la consommation dans la grande industrie. La part de la baisse liée au résidentiel et au tertiaire relèverait de «l’épaisseur du trait», dit-on chez RTE. Sachant qu’une part très importante de la consommation des ménages est liée au chauffage, les «écogestes» seront peut-être plus perceptibles quand les températures (très clémentes au mois de novembre) baisseront davantage.

Côté particulier, «ça frémit»

Ce qu’a d’ailleurs expliqué, jeudi 1er décembre sur France Info, Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE : «Aujourd’hui, la France consomme environ -6 % par rapport à une année normale. Je précise que c’est -6 % corrigé de la météo. C’est essentiellement tiré par la grande industrie qui a limité sa production. Pour plusieurs raisons : d’abord parce que l’électricité est très chère, donc les entreprises baissent leur process. Il y a aussi des secteurs industriels qui ont des difficultés d’approvisionnement. Je pense à l’industrie automobile. La baisse de la grande industrie, c’est de l’ordre de -15 %, et c’est ça qui tire la consommation française vers le bas.» Interrogé sur la consommation des particuliers, Xavier Piechaczyk a affirmé qu’elle commençait à baisser, mais dans des proportions bien moindres. «Ça frémit», image-t-il, avançant une réduction «de l’ordre du pourcent». En revanche, a-t-il déploré, «on ne voit pas de baisse dans le tertiaire. Ce sont les immeubles de bureaux. Il faut que les entreprises se mobilisent.»

En résumé : si Olivier Véran n’a pas tort sur la réalité de la baisse, il trompe un peu son monde en prétendant y voir la marque de la «sensibilité» des Français et des entreprises au plan sobriété des autorités. Car la principale, voire la seule, raison de cette réduction de 6 % est donc la baisse de la consommation de la grande industrie. Et pour des raisons qui relèvent moins de la vertu ou de la sensibilité que des contraintes de prix de l’énergie et des difficultés d’approvisionnement qui affectent la production.