France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

La France pourrait échapper à la récession au premier semestre 2023, selon l'Insee

Les nuages noirs au-dessus de l'économie française s'éloignent peu à peu. Alors que les indicateurs passaient au rouge les uns après les autres en fin d'année 2022, l'horizon se dégage progressivement. Après la Banque de France, l'Insee écarte le scénario d'une récession au cours du premier semestre. Dans son dernier point de conjoncture dévoilé ce mardi 7 février, l'institut de statistiques table sur une croissance modeste sur la première moitié de l'année. « La prévision de croissance serait légèrement positive au premier et au second trimestre de l'ordre de 0,2%. L'acquis de croissance serait à 0,6% en juin prochain », a déclaré Julien Pouget, chef du département la conjoncture à l'Insee lors d'un point presse.

La Banque de France prévoit une stabilisation de la croissance début 2023, évitant une récession dure

À la mi-décembre, l'institut de statistiques tablait sur une maigre hausse (0,1%) au premier trimestre et un rebond au second trimestre (0,3%) après une fin d'année chaotique à -0,2%. « Le coup de froid s'est traduit par un ralentissement à 0,1% et non un recul. La production manufacturière a mieux résisté que prévu. Il y a une résistance du climat des affaires dans les entreprises. Mais production industrielle a été affectée par les problèmes sur le réseau électrique », a complété l'économiste. Dans ces dernières projections, l'Insee a écarté le scénario d'une récession technique, avec deux trimestres de croissance négative consécutifs. Mais la situation de l'économie française est loin d'être favorable.

Le commerce extérieur français enregistre un déficit abyssal en 2022 à 164 milliards d'euros

Le climat des affaires résiste dans les entreprises, la confiance des ménages se dégrade

Les résultats des différentes enquêtes de conjoncture menées ces derniers mois indiquent que les entreprises et les ménages ne subissent pas les effets de la crise énergétique et de l'inflation de la même manière. « La conjoncture est relativement résistante avec une dichotomie entre les entreprises et les ménages. Le climat des affaires et le climat de l'emploi se tiennent. En revanche, la confiance des ménages est relativement dégradée, » a résumé Julien Pouget.

Du côté des entreprises, les dirigeants font part d'une détente sur les contraintes d'offre. Entre la levée des restrictions en Chine et la baisse des difficultés d'approvisionnement, certains secteurs dépendants de l'étranger commencent à voir le bout du tunnel. En revanche, les industriels ont exprimé des inquiétudes à l'égard de la demande. « Dans l'industrie, les difficultés d'approvisionnement refluent. Dans le même temps, il y a une remontée des difficultés de demande en janvier. Les prix de vente à la consommation restent globalement sous pression », a ajouté le statisticien.

Une inflation à 5% en juin

L'indice des prix à la consommation devrait marquer le pas dans les prochains mois. Après avoir atteint un pic à 6% en début d'année, les conjoncturistes tablent sur une inflation moindre dans les prochaines semaines. « Nous nous attendons à une baisse de l'inflation de 6% à 5% en juin prochain. L'inflation augmenterait donc moins vite qu'auparavant », a indiqué Julien Pouget. Concernant cet indicateur, l'Insee a révisé à la baisse ses prévisions de décembre dernier. « Nous avions prévu un pic à 7% en fin d'année 2022. Il s'agit plutôt d'un plateau depuis l'été 2022 avec une inflation oscillant autour de 6%. Il y a un reflux lié aux effets de base sur l'énergie. La révision à la baisse de l'inflation globale concerne l'énergie même s'il y a un relèvement des prix réglementés du gaz et de l'électricité (le bouclier tarifaire). Les prix du pétrole sont moins importants que prévu», a-t-il expliqué lors d'une réunion avec des journalistes.

En revanche, les prix de l'alimentaire risquent encore de propulser l'indice des prix à des niveaux élevés au cours des prochains trimestres. « Dans l'inflation sous-jacente, il y a une large partie liée à l'alimentation [...] Nous avons revu à la hausse la partie (hors produits frais) de l'alimentation qui est quasiment à 14,8% en janvier. Il y a encore beaucoup de pression sur les prix de l'alimentation. »  Cette poursuite de l'inflation et du resserrement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) devraient peser fortement sur le pouvoir d'achat des Français et la consommation tricolore, moteur traditionnel de l'économie.

La BCE continue de frapper fort : hausse des taux de 0,5 point en février, autant en mars