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La kisspeptine, une hormone qui stimulerait le désir ?

Pour lutter contre les troubles de la libido, des chercheurs britanniques ont découvert que l’injection d’une hormone naturelle, la kisspeptine, pouvait stimuler les régions cérébrales liées à l’excitation, sans effets secondaires déclarés.

Pourra-t-on bientôt résoudre les problèmes de faible libido grâce à une simple injection d’hormones ? Selon des chercheurs britanniques, la kisspeptine, une hormone naturelle stimulant la libération d’autres hormones de reproduction dans le corps pourrait augmenter l’activité cérébrale liée à l’excitation et à l’attirance sexuelle.

S’il avait déjà été démontré que la kisspeptine favorisait l’appétit sexuelle masculin ou stimulait les ovaires des femmes à produire des ovules, deux nouveaux essais publiés en février 2023 dans la revue JAMA Network Open ont également montré qu’au-delà de l’augmentation de l’activité cérébrale liée au sexe, certaines femmes pouvaient se sentir "plus sexy" après avoir reçu cette hormone. Les hommes amélioraient eux leur "bonheur à propos du sexe".

In men with low sexual desire due to hypoactive sexual desire disorder, kisspeptin may modulate brain activity in the sexual processing network, improving sexual desire, arousal, and penile tumescence. https://t.co/OEannvSxTi

— JAMA Network Open (@JAMANetworkOpen) February 3, 2023

Des chercheurs de l’Imperial College de Londres ont étudié les effets des injections de kisspeptine chez 32 femmes et 32 hommes atteints d’un trouble du désir sexuel hypoactif (HSDD). Ce dernier se traduit par un faible désir sexuel qui peut s’avérer lourd au quotidien pour l’individu et toucherait environ 10% des femmes contre 8% d’hommes. C’est la première fois que ce traitement est testé sur des personnes souffrant d’une faible libido.

Vers un futur traitement ?

Les résultats sont plutôt positifs : la kisspeptine pourrait bien atténuer l’hyperactivité dans les régions liées au HSDD tout en stimulant l’activité dans les régions sexuelles clés du cerveau. Chez les hommes, elle pourrait aussi avoir un impact sur la rigidité du pénis : devant des vidéos érotiques regardées dans le cadre de l’essai, elle augmenterait jusqu’à 56%.

C’est d’ailleurs chez ceux qui étaient les plus touchés par leur faible libido que les améliorations ont été les plus flagrantes. Les jeunes étaient également plus susceptibles de mentionner ces problèmes par rapport à des personnes plus âgées. "Les femmes et les hommes ayant un faible désir sexuel trouvent qu'il y a trop de réflexion sur la performance – ils sont introspectifs et cela supprime les pulsions primales afin qu'ils ne soient pas excités", a indiqué à la BBC le co-auteur de l'étude, le Dr Alexander Comninos, de l'Imperial College.

L’hormone pourrait être développée comme traitement des troubles de la libido en raison de ses avantages apparents et l’absence d’effets secondaires signalés. "Collectivement, les résultats suggèrent que la kisspeptine peut offrir un traitement sûr et indispensable pour le HSDD qui affecte des millions de personnes dans le monde". Mais avant un potentiel déploiement, d’autres études plus importantes sont nécessaires.

Quelles peuvent être les causes d’une baisse de libido ?

De nombreux facteurs peuvent être à l’origine d’un trouble ou d’une baisse de libido. Problèmes relationnels, stress, dysfonction érectile ou bien sécheresse vaginale peuvent avoir un impact non négligeable, ainsi que la prise de certains médicaments comme les antidépresseurs ou certains contraceptifs.

Certaines périodes de la vie où les hormones fluctuent peuvent également avoir un impact sur la vie sexuelle, notamment pendant la ménopause, au cours de la grossesse ou juste après l’accouchement.

Enfin, certaines maladies, comme les maladies cardiaques, le diabète, un problème de thyroïde ou un cancer peuvent elles aussi affecter la libido, au point qu’un traitement peut parfois devenir nécessaire.

Sources :