France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

“La Place”, la nouvelle revue algérienne qui veut reprendre le flambeau du féminisme

Interview.

C’est en plein Hirak, vaste bouillonnement politique né en février 2019, que Maya Ouabadi et Saadia Gacem ont pensé, mûri puis lancé “La Place”. Hommage évident au roman éponyme d’Annie Ernaux, la revue se veut un espace à imaginer, habiter ou conquérir pour ces deux militantes du Hirak.

“La Place”, revue féministe algérienne, numéro 1.
“La Place”, revue féministe algérienne, numéro 1.

[Cet article est extrait de notre numéro spécial “Nous les femmes”, dédié à des paroles d’autrices sur la condition des femmes à travers le monde.]

Maya Ouabadi et Saadia Gacem ont lancé en 2021 le premier numéro de la revue La Place. Respectivement fondatrice des Éditions Motifs et doctorante en anthropologie du droit, elles inscrivent cette revue singulière dans la lignée des combats des femmes algériennes dont elles se veulent les héritières. Mais la revue se pense aussi porteuse d’un féminisme tout à la fois universel et intime, théorique et ancré.

Courrier international : Comment et pourquoi est née La Place ?

Maya Ouabadi : La Place s’inscrit dans la suite d’une précédente revue, Fassl [“chapitre” en français]. Ce premier projet des Éditions Motifs est né du désir de couvrir un champ qui me semblait inexploité en Algérie, celui de la critique littéraire. Outre ce manque, la question féministe est tout aussi absente dans l’Algérie actuelle. Or, j’ai découvert des archives de revues féministes algériennes des années 1970 et 1980. Ces revues n’existaient plus mais le militantisme féministe avait perduré. Ces revues étaient féministes, même si le terme féministe n’apparaissait pas sur la couverture. La Place s’inscrit dans cette lignée éditoriale et féministe algérienne et souhaite reprendre le flambeau. Nous avons choisi d’indiquer clairement qu’il s’agit d’une revue féministe au dos de l’ouvrage.

Saadia Gacem : Je suis militante féministe au sein de collectifs et d’associations et j’ai milité lors du Hirak. Le Hirak a, pour moi, signé le renouveau, l’apogée et l’approfondissement national du féminisme en Algérie. Tout comme sa visibilisation médiatique, même si le réseau féministe a toujours été actif en Algérie. Il y a toujours eu des revendications isolées, notamment par rapport à l’abrogation du Code de la famille, les violences, les féminicides. Le Hirak a permis d’agglomérer tous ces mouvements et de les mettre en résonance les uns avec les autres.

Le

Propos recueillis par Hassina Mechaï

Sur le même sujet

Nos services