C’est un revers pour les plus fervents défenseurs de la souveraineté de l’île face à Pékin. La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a annoncé samedi qu’elle abandonnait ses fonctions à la tête du parti au pouvoir, après une défaite aux élections locales. «Les résultats des élections ne sont pas ceux que nous attendions […]. J’en endosse toute la responsabilité et je démissionne immédiatement de la présidence du Parti démocratique progressiste (PDP)», a-t-elle déclaré à la presse. Tsai Ing-wen restera toutefois à la tête de Taiwan.
Le PDP a perdu quatre des six villes participant au scrutin, dont la capitale Taipei. Les électeurs étaient également amenés à se prononcer par référendum sur un abaissement de 20 à 18 ans de l’âge légal pour voter, qui a été rejeté.
Depuis l’arrivée de la présidente Tsai Ing-wen au pouvoir, dont le parti considère Taiwan comme une nation souveraine de facto, Pékin a coupé les communications officielles avec l’île, intensifié ses exercices militaires, durci les pressions économiques et arraché à Taïwan sept de ses alliés diplomatiques. Les tensions entre Taipei et Pékin ont atteint leur niveau le plus élevé en août, après la visite de Nancy Pelosi - figure politique américaine - à laquelle Pékin a rétorqué par de gigantesques manœuvres militaires.
L’opposition est dominée par le parti du Kuomintang plus favorable à un rapprochement avec la Chine, qui a promis samedi de «travailler dur pour maintenir la paix dans la région» et de se préparer à remporter la prochaine présidentielle, en 2024.