France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

La Ville fait du ménage dans ses biens immobiliers

Les Domaines ont estimé le bien à 100.000 euros. « Il y a du parking à proximité. Cela peut intéresser des investisseurs pour du locatif étudiant », juge Pascal Monier, adjoint délégué à l’urbanisme. La mise en vente pourrait intervenir en juin. « Cela nous laisse l’année pour accompagner les trois associations occupantes », note, de son côté, Élise Vouvet, l’adjointe à la vie associative qui a reçu les présidents, la semaine dernière.

« On n’a jamais eu un centime »

Un an pour trouver des solutions de relogement « soit dans notre patrimoine, soit avec nos partenaires. On ne s’interdit pas, non plus, d’aller demander aux collectivités voisines parce que, dans ces associations, la majorité des adhérents ne sont pas angoumoisins ».

Jean-Jacques Chabert est un peu amer. « On n’a jamais eu un centime de subvention, on a toujours payé nos fluides et la seule fois où on est reçu à la mairie, c’est pour nous dire de partir », lâche le président de Microtel qui, à une époque, dispensait des formations à la micro-informatique. Aujourd’hui, le local permet à l’association, déjà délogée de la rue Saint-Ausone il y a quelques années, de stocker des archives et du « matériel historique, voire des pièces uniques ». Du matériel que le responsable aimerait voir rejoindre un musée.

« C’est compliqué pour nous », dit aussi Philippe Laplagne, président du club d’aéromodélisme Les Sauterelles, qui a besoin de place pour construire ses engins. Le site de Bel-Air qui a vu naître l’association a été détruit quand l’espace Carat a vu le jour. « La mairie avait alors trouvé une solution pour nous reloger. Dans le deal, il s’agissait d’une mise à disposition gracieuse. » Un loyer mettrait en péril les finances de l’association.

« Évaluer les difficultés »

Rien n’est définitif, tout est encore en réflexion, selon la Ville. Mais au total, neuf associations sont concernées par les projets de vente. Ciblé également : le bâtiment situé au 176, avenue Jules-Ferry, qui abrite l’association Angoulême modélisme ferroviaire. « C’est plus compliqué pour eux », reconnaît Élise Vouvet, qui souhaite, pour chaque association, « évaluer les difficultés ».

C’est un patrimoine important qu’on a du mal à entretenir. Les interventions urgentes grèvent les budgets.

À ce jour, le local de 130 m2 est trop petit pour accueillir les maquettes de train. « Il nous faudrait au moins 150 m2 », observe le président, Jacques Larcher, qui espère que la Ville l’accompagnera pour trouver une solution dans les mêmes conditions qu’à l’heure actuelle. L’association qui vient de fêter ses 50 ans compte 29 membres, installés dans tout le département.

« Une stratégie patrimoniale globale »

Encore repérés par la Ville : « des sites sur le quartier de Montauzier » et deux logements dans la résidence Darras, près de la gare, « qui servent de lieux de stockage à des associations ». Au total, en comptant le site de Clairgon et l’ancien logement de fonction de l’école Alfred-de-Vigny (lire ci-dessous), ce sont une dizaine de biens qui pourraient sortir du patrimoine communal dans les mois à venir.

« Il s’agit d’une stratégie patrimoniale globale », indique Pascal Monier, rappelant que la Ville compte 182 biens, « ce qui est assez singulier ». 140 d’entre eux sont occupés par des tiers, des associations à 90 %. « C’est un patrimoine important qu’on a du mal à entretenir, poursuit l’élu. Les interventions urgentes grèvent les budgets. Une chaudière en panne, une conduite d’eau qui pète, ça coûte très cher à la Ville. »

« On vend aussi pour dégager des marges et investir dans la rénovation d’autres bâtiments », précise Élise Vouvet. Le sujet « est en gestation depuis le début du mandat ». La crise énergétique et le contexte inflationniste ont, toutefois, eu « un effet accélérateur ». À l’automne, la quasi-totalité des associations a reçu un courrier pour, déjà, encourager les mutualisations face à l’augmentation du coût des fluides.

De bonnes pistes pour Victor-Hugo et Clairgon

La Ville a eu « des contacts significatifs » à la suite de la mise en vente, en fin d’année, de l’ancien logement de fonction de l’école Alfred-de-Vigny à Victor-Hugo et du site de Clairgon. Pour le premier, « ce sont surtout des investisseurs qui se sont montrés intéressés pour faire de la location. Nous avons fixé la dead-line à fin février », précise Pascal Monier, adjoint en charge de l’urbanisme. Pour Clairgon, « nous sommes en train de voir si une finalisation des propositions pour fin mars serait possible », ajoute-t-il, rappelant qu’une communication nationale a été opérée sur ce dossier. « Nous avons eu de nombreuses visites. »