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Laissée 44 heures sur un brancard aux urgences avant de décéder : sa fille attaque l'hôpital

L'hôpital Simone-Veil d'Eaubonne dans le Val-d'Oise est poursuivi pour "délaissement d’une personne hors d’état de se protéger".

Elle ne compte pas en rester-là. Marie-Pierre a décidé de porter plainte contre l'hôpital Simone-Veil d'Eaubonne dans le Val-d'Oise qu'elle juge responsable de la mort de sa mère Josette. 

Et pour cause, le 19 décembre 2022, vers 19 heures, Josette qui est âgée de 83 ans est conduite aux urgences de l'hôpital sous perfusion et sous oxygène. Elle est hémiplégique et vit dans un Ehpad.

Son état préoccupant

Mais ce jour-là, son état de santé est jugé préoccupant pas les soignants de l'établissement où elle séjourne. Elle présente une tension faible, une insuffisance rénale aiguë et un manque d'oxygène, comme le rapporte Le Parisien.

Après son arrivée dans le service des urgences elle va être placée sur un brancard dans le couloir par une aide-soignante qui lui a pris ses constantes.

Sa fille Marie-Pierre, prévenue, se rend à l'hôpital pour la rejoindre vers 21 h et découvre sa mère allongée dans un couloir, le corps couvert simplement d'une chemise de nuit et d'un drap jetable

Malgré les demandes pour avoir une couverture, la vieille dame pourra se réchauffer avec la doudoune de sa fille qui la laisse vers minuit.

Une attente interminable

Elle ne sera examinée par un médecin que le lendemain, le 20 décembre vers 19 h, soit 24 heures après son admission aux urgences. Durant ce laps de temps d'attente, elle n'aura pas été changée et elle n'aura été alimentée que par une compote.

Quatre heures plus tard, les résultats des analyses sanguines demandés par le médecin montrent que Josette présente une déshydratation, elle souffre d'une infection urinaire et d'une insuffisance rénale.

En attente de son transfert dans le service gériatrie, elle patiente encore sur son brancard dans le couloir, pour finalement qu'on lui annonce le 21 décembre à 15 h qu'il n'y a pas de place pour elle et qu'elle doit retourner dans son Ehpad. 

Elle aura donc passé 44 heures aux urgences.

Une main courante déposée

Sa fille furieuse va déposer une main courante juste après le retour de sa mère dans l'Ehpad. 

Malheureusement à partir de son retour, Josette va se laisser mourir : elle refuse de manger et ne va plus parler. Elle décède le 4 janvier 2023, soit 15 jours après son passage aux urgences.

Pour sa fille c'est son passage aux urgences qui a causé la mort de sa mère : le choc physique et psychologique dû au manque de soins qui lui a été prodigué à l'hôpital.

Une plainte et une enquête

Face à cette situation, Marie-Pierre va finalement porter plainte le 21 janvier. Elle compte aussi de saisir l'Agence régionale de santé, l'ARS, pour alerter sur cette situation qu'elle juge intolérable. 

"Ma mère a toujours été une battante toujours positive elle allait toujours jusqu'au bout des choses et là je pense que ce passage a été vraiment déclencheur pour elle", explique Marie-Pierre à BFM.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Pontoise.

La réponse de l'hôpital

L'hôpital qui a déjà été cité pour ses problèmes d'afflux aux urgences, comme le rapportait le Parisien en mai 2022, a réagi au décès de Josette et à la plainte qui a été déposée.

"Nous compatissons à la peine de la famille de la patiente et nous sommes en lien pour apporter des réponses. La fin de l’année 2022 a été marquée par une situation critique au niveau national et local. Malgré la mobilisation de nos équipes, le temps d’attente aux urgences a été allongé sur cette période. Nous en sommes sincèrement désolés pour nos patients et leurs proches."