France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Le complotiste Alexandre Juving-Brunet en détention provisoire pour «escroquerie en bande organisée»

Il se voulait «sauveur de la France», le voilà mis en examen pour «escroquerie en bande organisée». Le complotiste français Alexandre Juving-Brunet, ancien capitaine de gendarmerie, a été placé en détention provisoire le 25 novembre dernier, révèle France Bleu. Cet été, l’homme avait lancé le «franc libre», une monnaie alternative à l’euro dont il prédit la chute et la disparition, qui devait être à la fois numérique et physique. Libé avait contacté la Banque de France, qui avait mis en garde les personnes tentées d’investir dans cette initiative. «Les personnes qui achèteraient cette prétendue “monnaie”, quelle que soit sa forme, le feraient à leurs risques et périls puisque sa valeur ne serait pas garantie et personne ne serait obligé de l’accepter», expliquait alors un expert de la vénérable institution. En vain, puisque plus de 4 000 personnes ont investi dans le franc libre pour un total de 1,3 million d’euros, à en croire le site de la pseudo-monnaie. A perte évidemment.

Selon France Bleu, c’est la décision de battre monnaie – car Alexandre Juving-Brunet proposait depuis peu des pièces et des billets de sa fabrication – sans la moindre autorisation qui a décidé la Banque de France à se saisir de la justice. Les investigations menées ont d’ailleurs montré que le complotiste s’était servi d’une partie des fonds récoltés pour son usage personnel.

«En guerre contre le satanisme de l’élite mondialiste»

Alexandre Juving-Brunet s’était fait connaître au sein de la fachosphère peu après la publication, fin avril 2021 par Valeurs actuelles, de la tribune des généraux qui appelait Emmanuel Macron à mettre en place leur programme politique, sous peine de provoquer «une explosion et l’intervention de nos camarades d’active», dans une «guerre civile» aux forts accents ethniques. Surfant sur cette initiative d’officiers en retraite très à droite, il avait lui-même produit une lettre ouverte où il dénonçait «l’infiltration» de l’armée française par des soldats musulmans et des binationaux. Pascal Praud lui avait donné de la visibilité à cette occasion en l’invitant sur CNews. Les positions de l’ancien gendarme contre les mesures sanitaires lui avaient valu une certaine notoriété dans la complosphère, renforcée par des invitations chez France Soir, Sud Radio ou encore Ligne Droite, la matinale de l’antenne d’extrême droite Radio Courtoisie. Très actif dans les manifestations anti-pass sanitaire, Juving-Brunet avait monté un parti politique («Les Comités de salut public»), avec lequel il a présenté quelques candidats aux élections législatives, dont lui-même. Ces candidats n’avaient reçu qu’une poignée de voix et s’étaient fait éliminer au premier tour.

IRL, influence des radicalités en ligne

L’homme tient pourtant des propos factuellement faux, comme lorsqu’il prétendait que les non-vaccinés n’avaient pas le droit de voter à la présidentielle et aux législatives. Ou délirants, au point de se décrire comme «en guerre contre le satanisme de l’élite mondialiste occidentale». Une déclaration qu’il a faite le 19 novembre dernier à la «Fête du pays réel», un événement d’extrême droite organisé par les catholiques intégristes de Civitas. Alexandre Juving-Brunet y avait justement été invité pour faire la promotion de son franc libre et annoncé la formation prochaine d’«armes coercitives avec les Forces françaises libres».