Un corps inanimé sur une plage du Pas-de-Calais. Vision trop coutumière de l’immigration. Une migrante a été retrouvée morte ce mardi 26 septembre, tôt le matin, à Blériot-Plage, une plage de Sangatte. Il s’agirait, d’après les premiers éléments de l’enquête, d’une Erythréenne née en 1999.
La police judiciaire est sur place pour déterminer l’origine du décès, qui pourrait par exemple être dû à une noyade ou à la suite d’un malaise. La préfecture maritime (Premar) de la Manche et la mer du Nord dit ne pas avoir été mobilisée pour un décès en mer dans la nuit de lundi à mardi, mais de nombreuses tentatives de traversées de la Manche par des migrants, qui tentent de rejoindre l’Angleterre à partir du littoral français, ont eu lieu en raison des conditions météo favorables.
«Il y avait une grosse fenêtre météo pour les traversées cette nuit, ce qui a généré beaucoup de tensions et des bagarres» sur le littoral, a expliqué Nikolaï Posner, un responsable de l’association Utopia 56. Cette dernière a reçu «beaucoup d’appels» d’urgence sur sa ligne téléphonique dans la nuit, a-t-il souligné.
«Nos équipes n’en peuvent plus d’être témoins de tant de violence»
Sur une vidéo transmise par l’association, une femme brune en jeans et baskets est étendue inanimée au bord de l’eau, dans la nuit, entourée de plusieurs personnes dont l’une au moins porte un gilet de sauvetage. «Nos équipes n’en peuvent plus d’être témoins de tant de violence. Les morts s’enchainent et rien n’est fait pour réellement y mettre fin. Ce que nous voyons quotidiennement, ce sont de la violence, de la souffrance et des morts», a souligné Nikolaï Posner.
Les derniers décès de migrants aux abords de la Manche remontent au 12 août, quand six Afghans de 21 à 34 ans ont perdu la vie dans le naufrage de leur embarcation, en raison, selon les premiers éléments de l’enquête d’ «une avarie moteur». Quatre personnes ont été mises en examen et incarcérées en France quelques jours après le naufrage pour homicides et blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence, aide au séjour irrégulier en bande organisée et association de malfaiteurs. Ce naufrage est le plus meurtrier dans le détroit du Pas-de-Calais depuis celui survenu en novembre 2021, quand au moins 27 migrants avaient péri.
Selon les autorités britanniques, plus de 21 000 personnes étaient arrivées au Royaume-Uni début septembre en traversant la Manche sur ces embarcations depuis le début de l’année, un nombre qui suggère une légère baisse de rythme par rapport au plus de 45 000 arrivées détectées l’an dernier. Plus de 100 000 personnes ont traversé la Manche à partir de la France, depuis que le Royaume-Uni a commencé à comptabiliser ces arrivées en 2018. La plupart demandent l’asile, ce qui a entraîné un engorgement du système d’accueil et de traitement de ces demandes, avec plus de 175 000 personnes qui attendaient fin juin une décision.