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Le corps déchiqueté d’une SDF avait été retrouvé le long des rails : aux assises du Gard, l'accusé continue de nier

Stéphane Constatin, 51 ans, est accusé de féminicide sur la personne de Valérie Lafon, son ex-compagne, retrouvée déchiquetée sur la voie ferrée à quelques centaines de mètres de l'ancienne gare de Manduel le 29 août 2014.

Alors que les parties analysent et rejouent encore et encore la scène qui a probablement conduit au décès tragique de Valérie Lafon, l'accusé dans son box est comme recroquevillé.

En ce mardi 7 février, second jour de son procès pour féminicide aux assises du Gard, il est bras croisés, absorbé dans son univers intérieur. Revit-il les journées du 28 et 29 août 2014 ?

Étouffée en tentant de récupérer sa carte bleue ?

Les enquêteurs retracent les probables derniers instants de la victime le 28 août : sa carte bleue prise en otage pour l'empêcher de la quitter pour un autre, Valérie Lafon aurait confronté Stéphane Constantin entre 17h et 18h.

Une violente bagarre éclate au cours de laquelle Constantin aurait, sous les yeux de Lionel Boubir, marginal SDF résidant lui-même tout près du couple forcé d'intervenir, appuyé ses genoux sur la trachée de Valérie Lafon.

Pour le Dr Mounir Benslima, chef du service de médecine légale du CHU de Nîmes et auditionné au matin du 7 février, le sort de la victime fait peu de doutes : "s'il n'y avait pas eu le franchissement (le passage du train sur le corps, NDLR), elle serait morte quand même. Avec un os hyoïde fracturé, vous ne pouvez pas marcher, vous faites des mouvements anarchiques, vous avez une respiration anarchique, saccadée, des pulsations très faibles. On est encore vivants, mais c'est la fin."

L'avocat général insiste : "Est-ce que je dois comprendre que cette fracture provient le plus sûrement d'une strangulation compatible avec la pression de deux genoux exercée de part et d'autre de la nuque ?" Le légiste confirme. Exit l'hypothèse du suicide.

Le corps déplacé ?

Constantin aurait alors placé le corps agonisant de son ex-compagne dans une malle, transportée dans son fourgon qu'il aurait ensuite caché avec tous les effets personnels de la victime. Puis placé intentionnellement le corps sur les rails quelques centaines de mètres après la gare désaffectée de Manduel, leur squat commun.

Pour la défense, il ne fait aucun doute que cette hypothèse, la plus probable, accuse non pas leur client, mais Lionel Boubir, aujourd'hui décédé.

La veille des faits, Lionel Boubir n'a-t-il pas échangé un coup de tête avec la victime ? N'est-il pas le seul témoin d'une bagarre et du déplacement du fourgon ?

Avant les plaidoyers et la réquisition prévus ce 8 février, entre cette ligne de défense et la condamnation, tout semblait désormais reposer sur l'audition du patron du bar du village à Redessan.

Trois jours après les faits, il avait surpris une conversation entre les deux voisins d'infortune : "C'est toi qui l'as tuée, tu l'as poussée", accusait Lionel Boubir. Et Constantin de répondre : "Non c'est pas moi, elle est tombée." 

Verdict ce 8 février.