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Le Japonais Toray Carbon Fibers investit 100 millions d'euros sur son site béarnais

Des cadres de vélo, des coques de bateau, des pales d'éoliennes et même des taxis volants. Les fabricants de tous ces produits se ruent vers le carbone. Ce matériau léger, flexible, tout en étant très résistant, est fabriqué en France par Toray Carbon Fibers Europe (Toray CFE), la filiale européenne du groupe japonais est implantée depuis 1982 à Abidos, dans le bassin de Lacq (Pyrénées-Atlantiques). Et Toray Carbon Fibers, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 15,5 milliards d'euros en 2021, compte bien continuer à s'y développer. Pour conforter sa position de leader européen et mondial, il vient en effet d'annoncer un investissement de cent millions d'euros pour agrandir son usine et créer une cinquantaine d'emplois en plus des 450 actuels.

« Cet investissement témoigne de la confiance de notre actionnaire et de la reconnaissance de l'excellence de nos productions. Cela va permettre de pérenniser davantage encore notre savoir-faire sur le sol français », souligne Jean-Marc Guilhempey, PDG de Toray CFE.

Sixième ligne de production

Les travaux débuteront au deuxième semestre 2023 et la production devrait commencer fin 2025. Avec cette sixième ligne de production, le groupe n'augmentera pas seulement ses capacités, actuellement de quelque 5.000 tonnes par an, d'environ mille tonnes. La nouvelle ligne permettra surtout de fabriquer davantage de « fibres d'excellence, présentant des propriétés mécaniques élevées. Ces produits "premium" sont destinés à des applications faisant appel aux hautes technologies telles que le nucléaire, les énergies renouvelables et l'aérospatial », motive Toray CFE.

Depuis la pandémie, le groupe qui a débuté dans le textile il y a bientôt cent ans a en effet fait évoluer son modèle économique « fortement orienté jusque lors sur l'aérospatial vers les marchés industriels liés à la transition énergétique, ainsi qu'au développement de l'automobile du futur. Face à la demande soutenue dans ces secteurs, et alors que l'aérospatial retrouve une certaine croissance, Toray CFE estime vital d'investir pour pouvoir répondre aux projets de développement de l'ensemble de ses clients », ajoute le groupe, qui n'est pas encore revenu à son niveau de chiffre d'affaires de près de 20 milliards d'euros en 2018.

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Nouvel investissement significatif

Pour le bassin de Lacq, c'est un nouvel investissement significatif, après les récentes annonces de grande ampleur d'Elyse Energy (méthanol vert, 350 millions d'euros), Alpha Chitin (molécule chitosane, 250 millions d'euros) et Carester (recyclage d'aimants, 42 millions d'euros). Lors de son assemblée générale début décembre, Pierre Nerguararian, président du groupement d'intérêt public (GIP) Chemparc, a indiqué que la zone industrielle a retrouvé grâce à ces activités dans la chimie verte et les énergies nouvelles, son niveau d'emploi de la grande période de l'extraction pétrolière et gazière, initiée dans les années 1950.

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