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Le Lindois : curcuma et gingembre, les rhizomes de l’engagement

Le Lindois : curcuma et gingembre, les rhizomes de l’engagement
Nicolas Bintein est installé depuis 2009 au Lindois en agriculture biologique.

Photo CL

Par Thomas GABRION, publié le 27 novembre 2022 à 15h10.

Au Lindois, Nicolas Bintein cultive des légumes et sa curiosité. Installé en agriculture biologique, il récolte ces jours-ci du gingembre et du curcuma qu’il plante lui-même d’année en année.

En philosophie, il existe un concept né en France dans les années 70, définissant une structure qui évoluerait en permanence, où chaque élément peut influencer le tout et vice-versa. L’image colle assez bien à la ferme maraîchère du Lindois et à son exploitant, Nicolas Bintein, installé depuis 2009 en agriculture biologique, et toujours à la recherche...

En philosophie, il existe un concept né en France dans les années 70, définissant une structure qui évoluerait en permanence, où chaque élément peut influencer le tout et vice-versa. L’image colle assez bien à la ferme maraîchère du Lindois et à son exploitant, Nicolas Bintein, installé depuis 2009 en agriculture biologique, et toujours à la recherche de nouvelles pistes pour faire évoluer son travail et sa filière.

« Il y a des années, on était seulement quelques-uns à essayer la patate douce. Maintenant tout le monde en fait, et ça marche, même en plein champ », raconte-t-il. Une variété cultivée qui a donc fini par s’adapter à notre climat. Il pourrait bien en être de même pour le gingembre et le curcuma, deux rhizomes de la même famille que Nicolas Bintein fait pousser sur ses terres depuis cinq ans.

« L’an dernier, je n’ai quasiment rien récolté à cause du mauvais temps, mais cette année je suis en train de ramasser plusieurs dizaines de kilos de chaque », précise-t-il. Car ces plantes poussent quand il fait très chaud, et au beau milieu d’une des serres à tomates ici, elles ont trouvé une place de choix.

Gingembre et curcuma, deux rhizomes de la même famille.
Gingembre et curcuma, deux rhizomes de la même famille.

Photo CL

À ne pas confondre avec la racine ou le tubercule, le rhizome est cette partie souterraine de la plante utilisée principalement comme épice en cuisine. En Chine et au Pérou, principaux pays producteurs, il est ramassé au bout de deux ans après sa plantation et peut ainsi donner plusieurs kilos par pied. Mais ici, le cycle doit être réduit car les plantes ne survivraient pas à nos hivers.

De 15 à 20 euros/kg

« D’ailleurs elles n’ont même pas le temps de fleurir, avertit Nicolas Bintein. Mais elles sont plutôt résistantes, ne demandent pas forcément un sol très riche ni une attention trop poussée. C’est le plant qui est le plus délicat à réussir, avant le repiquage aux beaux jours. Ensuite, elles poussent très bien, d’autant qu’elles n’ont pas encore de prédateurs ici. » Et pour cause, elles sont introduites depuis trop peu de temps. Un bon pied de gingembre donnera environ 800 grammes, que Nicolas Bintein vendra entre 15 et 20 euros le kilo.

J’essaie d’expérimenter des cultures qui pourraient s’adapter au changement climatique et notamment aux fortes chaleurs.

« C’est beaucoup plus cher que dans le commerce, mais ils ne sont pas filandreux comme on peut les trouver habituellement. Ils sont plus frais, presque juteux », précise-t-il. Et potentiellement plus riches, notamment en antioxydants et en vitamine C.

Le curcuma, lui, est déjà presque vendu avant même d’avoir été ramassé : « Il est très attendu par une partie de ma clientèle. Il semble que, associé au poivre pour mieux l’assimiler, ce soit un puissant remède contre l’une des formes communes de l’arthrite. »

Poivre, gingembre, curcuma, … Palais sensibles s’abstenir. Utilisées depuis très longtemps en Inde et notamment dans la médecine ayurvédique, ces épices, quand elles sont consommées fraîches, ont un goût très puissant, que l’on peut néanmoins atténuer par ébullitions successives. De précieux conseils de préparation que Nicolas Bintein distille à l’envie, avant de confier : « Je fais surtout ça pour m’amuser. J’essaie d’expérimenter des cultures qui pourraient s’adapter au changement climatique et notamment aux fortes chaleurs. Car il va bien falloir trouver des solutions pour le travail de la terre ».

Des paroles qui font penser à ce concept philosophique dont nous parlions, et dont il est d’ailleurs temps de rappeler le nom : c’est le concept du rhizome.