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Le monde entier pense les insultes de la même manière

“Les gros mots de langues différentes se ressemblent.Selon The New York Times, les différentes langues ont plus de liens entre elles que ce que l’on pensait jusqu’ici. Une étude, publiée le 6 décembre dans la revue américaine Psychonomic Bulletin & Review, montre que des règles communes lient les insultes du monde entier, quelle que soit leur langue.

Ryan McKay et Shiri Lev-Ari, les chercheurs à l’origine de cette étude, ont d’abord observé que les jurons en anglais avaient tous des ressemblances phonétiques. “Ce sont généralement des mots courts et percutants, composés de voyelles comme p, t ou k”, détaille le quotidien américain. En partant de ce constat, les scientifiques ont tenté de déterminer si “ce schéma se retrouvait dans d’autres langues que l’anglais”.

Les angles “kiki” et les ronds “bouba”

Au cœur de l’étude, une notion : celle de “symbolisme des sons”, soit la tendance que les êtres humains ont à relier certains mots et sonorités à des sensations ou émotions précises.

Les chercheurs s’appuient sur une expérience menée au début du XXIsiècle pour expliquer leur théorie. Des personnes dont les langues natales allaient de l’anglais au mandarin se sont vu présenter un premier dessin aux contours anguleux, puis un second avec des lignes courbes. L’objectif de l’exercice : trouver un nom à l’image.

Le résultat a été sans appel. “Indépendamment de leur langue, la plupart des locuteurs attribuaient des noms comme ‘takete’ ou ‘kiki’ au dessin avec les formes anguleuses, tandis que les courbes étaient plus souvent associées à des mots comme ‘maluma’ ou ‘bouba’”, résument les deux universitaires.

Des sons prédisposés aux injures

C’est ainsi que l’étude est arrivée à une conclusion inédite : “Certains sons se prêtent mieux que d’autres aux insultes.” De l’arabe au finnois en passant par l’espagnol, les injures ont tendance à être dépourvues de toute consonance dite “douce” (les lettres w, l ou y), et privilégient ainsi les sonorités plus “sèches”, comme le f ou le p.

Autour du monde, les grossièretés ressembleraient donc à ce qu’elles signifient. Car les insultes “ne partagent pas une signification mais une fonction, qui est d’offenser”, résume The New York Times. Si l’étude américaine offre une lecture novatrice de ce qui définit le langage, il s’agit désormais d’élargir les analyses à un échantillon plus large de dialectes.