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Le plafonnement du prix du pétrole russe jugé insuffisant par Kiev et rejeté par Moscou

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a critiqué, samedi 3 décembre, le plafond de prix fixé la veille par ses alliés occidentaux pour les exportations de pétrole russe, alors que la Russie a fait savoir qu’elle “n’accepterait pas” ce plafonnement.

Les 27 États membres de l’Union européenne (UE), le G7 et l’Australie se sont mis d’accord vendredi sur un plafond visant à empêcher qu’un baril de pétrole brut russe transporté par voie maritime soit payé plus de 60 dollars (environ 57 euros), explique la BBC. “Cette mesure, qui doit entrer en vigueur lundi, intensifie la pression occidentale” sur Moscou “au sujet de l’invasion” de l’Ukraine.

Kiev dénonce “une position faible”

Mais M. Zelensky a condamné ce plafonnement des prix comme étant insuffisant pour porter préjudice à l’économie russe. “Ce n’est pas une décision sérieuse de fixer une telle limite pour les prix russes, ce qui est tout à fait confortable pour le budget de l’État terroriste”, a-t-il affirmé samedi soir, selon les services de la présidence. “La Russie a déjà causé des pertes colossales à tous les pays du monde en déstabilisant délibérément le marché de l’énergie. Et le monde ne peut pas oser” faire un “véritable désarmement énergétique” de Moscou, a-t-il regretté. “C’est une position faible”, a-t-il jugé.

Le président ukrainien a déclaré qu’avec un plafond fixé à 60 dollars au lieu de 30 dollars, ce que la Pologne et les États baltes avaient proposé, les revenus russes allaient s’élever à environ 100 milliards de dollars par an, relève Politico. Cet argent sera utilisé “non seulement pour la guerre […], (mais) également […] pour déstabiliser davantage les pays qui tentent actuellement d’éviter les grandes décisions”, a prévenu M. Zelensky.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a pour sa part déclaré samedi que la Russie s’était préparée à cette décision des pays occidentaux, mais qu’elle “n’accepterait pas” le plafonnement.

Effet “incertain à court terme”

L’UE, le G7 et l’Australie sont parvenus à cet accord sur le plafonnement des prix quelques jours seulement avant l’entrée en vigueur, le 5 décembre également, d’un embargo à l’échelle de l’Union européenne sur le pétrole brut russe importé par voie maritime, contextualise la BBC. Le plafonnement, qui doit affecter les exportations de pétrole dans le monde entier, est censé compléter cette mesure.

“En vertu de l’accord conclu vendredi, les pays occidentaux interdiront aux compagnies d’assurance et de transport maritime d’offrir leurs services aux expéditions de pétrole russe vers des pays tiers si le pétrole est vendu au-dessus du plafond de prix, détaille Politico. L’interdiction s’applique à tous les navires de l’UE, qu’ils soient sous pavillon européen ou qu’ils appartiennent, soient affrétés ou soient exploités par une société de l’UE.”

“Il sera donc difficile pour la Russie de vendre du pétrole au-dessus [du] prix” fixé, écrit la radiotélévision britannique.

Toutefois, note pour sa part le Washington Post, “il n’est pas certain que cette mesure porte gravement atteinte aux finances de Moscou à court terme, puisque le plafond est proche des prix actuels”.

Le plafonnement des prix avait été proposé en septembre par le groupe des pays industrialisés du G7 (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Japon et Union européenne) dans le but de réduire la capacité de Moscou à financer la guerre en Ukraine.