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Le plan de lutte contre la fraude sociale et le RSA sous conditions torpillés par la défenseuse des droits, Claire Hédon

Ce 31 mai, Libération et Paris-I-Panthéon-Sorbonne lancent «l’Université Libé». Une journée pour faire débattre les différents courants progressistes sur des sujets politiques structurants. Ce débat réunissait Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, Cécile Duflot, ancienne ministre, directrice générale d’Oxfam France, Lucas Chancel, économiste et Claire Hédon, défenseuse des droits.

Le thème – «Sortir de la pauvreté, comment redonner le pouvoir de vivre» – promettait pas mal d’échos avec l’actualité sociale et la politique gouvernementale et ça n’a pas manqué. «Je suis particulièrement inquiète» des projets de lutte contre la fraude sociale défendus par le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, en début de semaine, s’est alarmée mercredi 31 mai la défenseuse des droits, Claire Hédon : «Lutter contre la fraude sociale, c’est important mais il y a des erreurs et donc cette lutte contre la fraude peut éloigner des droits» et aides sociales. A ses côtés dans l’amphi Descartes de la Sorbonne, la directrice générale d’Oxfam, Cécile Duflot, opine du chef. Pour l’ancienne ministre, le non-recours aux aides sociales est même «budgetisé». «On joue sur l’épuisement des bénéficiaires, on pourrait faire tout à fait autrement», dénonce-t-elle. Xavier Bertrand regarde le plafond en se pinçant les lèvres.

Economiste spécialiste des inégalités, Lucas Chancel dénonce de son côté une «très longue histoire de la culpabilisation des pauvres», et des discours actuels dont le but est «de réduire les ressources allouées aux aides». Le projet du gouvernement de conditionner le RSA à des heures d’activité en a pris pour son grade aussi. «Ce discours c’est le moyen de se donner une bonne conscience dégueulasse de la part de ceux qui ne veulent pas partager», a fustigé Cécile Duflot. «On est sortis de l’esclavage non ? a feint d’interroger Claire Hédon. Donc si [les bénéficiaires du RSA] sont obligées de travailler, c’est un non catégorique.» «Je suis de la droite sociale mais pas encore membre de la Nupes», glisse alors Xavier Bertrand pour expliquer qu’il est donc «intimement convaincu que la première des choses c’est le travail».