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Lensa AI, l’intelligence artificielle à l’éthique douteuse

Technologie.

L’application Lensa AI, qui permet de générer des tableaux à partir de selfies d’internautes grâce à une intelligence artificielle, est accusée de sexualiser les corps de ses utilisatrices. Malgré des critiques de plus en plus nombreuses, Lensa AI compte toujours parmi les applications les plus téléchargées de l’App Store.

Image d’illustration, photo réalisée le 20 octobre 2020.
Image d’illustration, photo réalisée le 20 octobre 2020. PHOTO FANATIC STUDIO/GARY WATERS/ SCIENCE PHOTO LIBRARY VIA AFP

Depuis quelques jours, les plateformes de réseaux sociaux sont envahies de selfies d’internautes un peu particuliers. “Avez-vous remarqué que beaucoup de vos amis sont devenus des princesses ou des astronautes ?” ironise The New York Times.

Lensa AI, une application d’intelligence artificielle commercialisée depuis peu, propose à ses utilisateurs de télécharger quelques-uns de leurs selfies. Grâce à sa technologie de haute volée, l’application va ensuite étudier l’image et générer des portraits. “Votre visage, ou quelque chose d’approchant, a été étiré ou rétréci sur une série de 50 à 200 images […] issues d’une IA, avec des thèmes comme le cosmos, les princesses et l’anime”, détaille le quotidien américain.

“Choisissez un genre — homme, femme ou autre — et laissez votre téléphone dans un coin pendant environ une demi-heure, pour ensuite découvrir le résultat.”

Une sexualisation des portraits

Depuis près d’une semaine, Lensa AI est en haut de la liste des applications les plus téléchargées de l’App Store. Mais la technologie a ses limites, et depuis quelques jours, des critiques ont émergé. De nombreux utilisateurs ont notamment dénoncé une sexualisation des images. “Quand nous avons testé l’appli, après avoir téléchargé des selfies et choisi le genre féminin, plusieurs des images reçues ont abouti à des représentations en pied, alors que les utilisateurs reçoivent la consigne de ne fournir que des autoportraits resserrés”, témoigne The New York Times.

Corps dénudés, poitrines amplifiées, l’intelligence artificielle semble prendre des libertés qui ne sont pas au goût de tous. “Une sexualisation est occasionnellement observée quelle que soit la catégorie de genre choisie”, admet de son côté le développeur, Prisma Labs, sur son site. Ce qui conduit de nombreuses personnes à redouter un détournement de cette technologie au profit du revenge porn (“vengeance pornographique”).

Un autre aspect de l’application semble questionner, comme le résume le journal : l’intelligence artificielle “a été entraînée à partir des créations de nombreux artistes qui n’ont pas donné expressément l’autorisation d’utiliser leurs œuvres”. Certains créateurs ont ainsi eu la surprise de reconnaître leur patte dans les portraits réalisés par Lensa AI, et ont dénoncé une atteinte aux droits d’auteur.

Un argument qui ne tient pas la route, selon Prisma Labs : “Tout comme le cinéma n’a pas tué le théâtre et les logiciels de comptabilité n’ont pas éliminé les comptables, l’IA ne remplacera pas les artistes mais pourrait devenir une excellente aide.”

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