France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Les adieux du saint-bernard de Logélia

Les adieux du saint-bernard de Logélia
Gino Chollet a vu les quartiers prioritaires évoluer au gré des opérations de renouvellement urbain, ici le Champ-de-Manoeuvre, où il a longtemps travaillé.

Photo Renaud Joubert

Par François GOUBAULT - f.goubault@charentelibre.fr, publié le 26 septembre 2022 à 19h06.

Pendant 27 ans, Gino Chollet a veillé sur les locataires de Logélia du Grand-Angoulême. Il prend sa retraite, qui s’annonce active, heureux d’avoir pu rendre service à des milliers de gens.

La première chose que je ressens, c’est d’avoir libéré ma tête : il n’y a plus la pression des coups de téléphone et des mails pour telle ou telle demande. »Gino Chollet s’est retiré des affaires de Logélia depuis quelques jours, après 27 ans de services rendus aux milliers de locataires installés dans les 4 300 logements du bailleur social départemental...

La première chose que je ressens, c’est d’avoir libéré ma tête : il n’y a plus la pression des coups de téléphone et des mails pour telle ou telle demande. » Gino Chollet s’est retiré des affaires de Logélia depuis quelques jours, après 27 ans de services rendus aux milliers de locataires installés dans les 4 300 logements du bailleur social départemental implantés sur le Grand-Angoulême.

Le décès d’un bébé lors de l’incendie d’un appartement à La Grand-Font, des expulsions pas toujours faciles à gérer, l’explosion des familles monoparentales en galère… Des souvenirs douloureux, Gino Chollet en conservera toute sa vie. « Je me souviens moins de ce que j’ai pu apporter aux locataires, même si certains me le rappellent… », sourit-il.

J’ai toujours aimé les quartiers prioritaires parce que les gens sont très demandeurs.

Une douche à déboucher, une fenêtre qui se ferme mal, un sol qui se décolle… Des petits riens pour le bailleur social qui changent la vie des locataires. « J’aimais aller chez les gens, j’avais besoin de ce contact », avoue Gino Chollet, qui a débuté comme simple technicien à Logélia. Avant d’être commercial, responsable d’antenne à Soyaux, puis responsable d’agence jusqu’en 2012 et enfin directeur de l’agence de l’Angoumois, à la tête d’une équipe de 32 salariés. Basé depuis toujours au Champ-de-Manoeuvre.

Ancien gars de la Marine et musicien

Soyaux, Basseau, Bel-Air - Grand-Font, La Couronne, Ma Campagne… Autant de quartiers prioritaires, dont Gino Chollet avait la charge. « J’ai toujours aimé les quartiers prioritaires parce que les gens sont très demandeurs », justifie-t-il. En regrettant de ne pas avoir pu amener toute la tranquillité aux pieds des immeubles réclamée par les habitants. « Même si les différentes opérations de renouvellement urbain ont changé la vie des locataires », constate-t-il.

Depuis son départ, il a été remplacé par Sabrina Larwa, ancienne directrice de la relation clientèle, à Logélia depuis 23 ans.

Rien ne prédestinait ce Niortais d’origine à jouer les saint-bernard. « À 17 ans, je me suis engagé dans la Marine nationale, où j’étais mécanicien spécialisé dans l’hydraulique et la climatisation sur des bâtiments comme une frégate anti-sous-marins ou un navire-atelier qui assurait la logistique des sous-marins », raconte Gino Chollet. Basé à Toulon, il navigue sur toutes les mers du monde. Mais l’éloignement avec sa famille finit par lui peser. Il achève son contrat militaire à terre, comme formateur à l’école d’énergie de la Marine et participe à la conception d’une frégate.

Parallèlement à la fin de son contrat avec l’armée, il prend des cours par correspondance dans les métiers du bâtiment. Et revient en Poitou-Charentes, son port d’attache familial. Il postule à l’Office public HLM de la Charente, l’ancêtre de Logélia, qu’il rejoint en 1995 après avoir réussi son concours d’entrée dans la fonction territoriale.

Après une vie professionnelle bien remplie, la retraite ne fait pas peur à cet hyperactif, jardinier et aussi grand bricoleur, père d’une fille de 27 ans et d’un fils de 24 ans. « J’adore aussi le camping que l’on pratique avec ma femme dans un van que j’ai aménagé tout seul », ajoute Gino Chollet. Il cultive un autre jardin secret : la musique. « Je joue de la clarinette depuis mes 8 ans. » Il a fait partie des harmonies de la Marine, avant de rejoindre l’Harmonie municipale d’Angoulême. Au printemps, il a accepté d’en prendre la présidence. Il prépare aujourd’hui activement les 150 ans de l’association qui seront célébrés le dimanche 9 octobre à l’espace Lunesse. Une vie commence…