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Les députés russes proposent une loi pour interdire les changements de genre

Enième virage conservateur en Russie, pendant que la guerre en Ukraine se poursuit. Les députés russes ont déposé une proposition de loi pour interdire quasiment toute possibilité de changer de genre, de manière chirurgicale ou administrative. Le texte vise à bannir «la réalisation d’interventions médicales pour changer de sexe» et «l’enregistrement à l’état-civil de changement de sexe sans opération», a précisé la Douma, la chambre basse du Parlement russe, dans un communiqué publié mardi 30 mai.

Ce projet a été élaboré par près de 400 députés, sous la direction du président de la Douma, Viatcheslav Volodine, un allié du président, Vladimir Poutine. La proposition inclut quelques exceptions à cette règle, et permet ce type d’intervention chirurgicale notamment dans les cas d’«anomalies congénitales» chez des enfants, dans la formation de leurs organes génitaux. Ce qui semble s’apparenter à des mutilations, c’est-à-dire des opérations réalisées sans consentement sur les mineurs nés avec des caractéristiques sexuelles autres que celles correspondant aux normes du «masculin» et du «féminin». La Douma ajoute une précision : de telles opérations devront être validées au niveau gouvernemental.

«Idéologie occidentale anti-familiale»

Aucun détail n’a été donné sur la date d’examen en première lecture de la proposition, même si certains médias ont rapporté que le processus pourrait commencer dès jeudi 1er juin. «Nous préservons la Russie - avec ses valeurs culturelles et familiales et ses fondements traditionnels - pour la postérité, en mettant une barrière contre l’idéologie occidentale anti-familiale», a voulu justifier Piotr Tolstoï, vice-président de la Douma, sur son compte Telegram.

En parallèle de la guerre en Ukraine, les autorités russes ont accéléré la promotion d’une politique conservatrice en matière de mœurs, en association avec l’Eglise orthodoxe, au nom des «valeurs traditionnelles» face à Kyiv et ses alliés occidentaux présentés comme décadents. Ces derniers mois, plusieurs responsables russes ont par exemple appelé à punir le «féminisme radical» en le comparant à une idéologie extrémiste.

En Russie, les personnes LGBT + sont régulièrement victimes de discriminations, de violences et parfois même de meurtres. L’homosexualité y était considérée comme un crime jusqu’en 1993 et comme une maladie mentale jusqu’en 1999. Depuis 2013, une loi y interdit la «propagande» homosexuelle : un texte utilisé comme prétexte pour persécuter les personnes LGBT +, selon des ONG. Depuis 2020, le Constitution indique que le mariage n’est possible qu’entre un homme et une femme.