France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Les échanges commerciaux de la France avec la Russie se réduisent progressivement à la portion congrue

La facture énergétique a considérablement augmenté en 2022.

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les échanges français avec la Russie ont, bien sûr, considérablement évolué. À partir du 24 février 2022 à la suite des sanctions prises par la Commission européenne, les exportations françaises vers le pays ont été divisées par deux, et sont restées globalement à ce niveau depuis. Par exemple, la France n'a plus exporté d'avion, de pièce d'avion et d'équipement aéronautique à partir de cette date, «ce qui se traduit par une chute de 84 % des exportations aéronautiques vers ce pays par rapport à 2021», notent les Douanes dans le bilan annuel du commerce extérieur, publié ce mardi matin.

À lire aussiCommerce extérieur: la facture énergétique, un gouffre pour la France

Les principaux produits échangés avec la Russie en 2021 et 2022 Bilan annuel du Commerce extérieur/ Douanes

Les importations, en revanche, ont sensiblement augmenté en valeur. Un constat de prime abord contre-intuitif, alors que les relations commerciales avec ce pays se sont brutalement refroidies et que les volumes d'importations ont diminué. Cela s'explique en réalité par «l'effet prix» des produits énergétiques russes : la facture s'est élevée à 17,6 milliards en 2022, après 11 milliards, soit un bond de 60%. «Le déficit énergétique avec la Russie s'est réduit au second semestre 2022 du fait de la chute des approvisionnements français en hydrocarbures naturels», soulignent les Douanes.

À partir de l'automne, en effet, le coût des importations depuis la Russie se met à diminuer. Du fait, d'abord, de la baisse du prix des matières premières, et de l'arrêt du fonctionnement de Nord Stream 1 fin septembre. L'Europe a ensuite instauré en décembre des embargos dont celui sur le pétrole brut russe. La France a «substitué une partie de ses importations de gaz naturel gazeux russe par du GNL provenant des États-Unis, et dans une moindre mesure de Russie et du Qatar, ainsi que par des importations de gaz naturel gazeux de Norvège», notent les Douanes.

Sanctions pas levées

Le poids de la Russie dans les approvisionnements de la France demeure, au global, modéré en 2022 (2,6 % de nos importations totales de biens). Mais il progresse légèrement par rapport à 2021 (+2,2 %) en raison, donc, de la forte hausse des prix de l'énergie. Le déficit bilatéral avec la Russie s'est, lui, fortement creusé, passant de 6,4 milliards en 2021 à 16,7 milliards en 2022. Selon Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès, «il est probable que les importations françaises depuis la Russie diminueront dans les mois (et probablement les années) à venir du fait de l'embargo décidé début février sur les produits pétroliers raffinés russes (après l'embargo sur le brut en décembre). Et les exportations françaises vers la Russie ne devraient pas rebondir en 2023 puisque les sanctions commerciales ne seront vraisemblablement pas levées à court terme».