Interview.
La dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites sera particulière, entre le danger des violences, les préoccupations concernant le maintien de l’ordre, et un gouvernement toujours aussi inflexible. Selon Stefano Montefiori, correspondant en France du quotidien italien “Corriere della Sera”, la situation devient compliquée à gérer pour les autorités.
Stefano Montefiori : Les médias sont attirés par les aspects de colère pure, les affrontements, et l’état [de la gestion] des poubelles. Mais ils s’intéressent aussi fortement au fond de la question. En Italie, on essaie de comprendre les raisons des manifestants. D’instinct, vu que l’âge de [départ à] la retraite y est à 67 ans, le fait que les Français se mobilisent pour ne pas passer de 62 à 64 ans, interpelle. Mais il y a une vraie admiration pour la capacité des travailleurs français à se mobiliser et à défendre leurs droits. Des blagues circulent selon lesquelles nous nous sommes fait avoir quand on est passés à 67 ans sans que personne ne lève le petit doigt. Mais la situation était différente. C’était la crise économique, juste après la crise de l’euro en 2011 : la réforme des retraites faisait partie de décrets dits “de sang et de larmes”. Il fallait sauver le pays de la catastrophe.
Aujourd’hPropos receuillis par Carolin Lohrenz
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