C’était Noël avant l’heure ce mercredi pour les joueuses de l’ASJ Soyaux qui ont ouvert, après leur entraînement matinal sur le stade de Lunesse, leur cadeau offert par EA Sport, le concepteur...
C’était Noël avant l’heure ce mercredi pour les joueuses de l’ASJ Soyaux qui ont ouvert, après leur entraînement matinal sur le stade de Lunesse, leur cadeau offert par EA Sport, le concepteur du jeu. Un joli coffret aux couleurs du club avec à l’intérieur une pochette à leur nom et les statistiques individuelles décernées par le jeu.
“Mais il n’y pas de CD à l’intérieur !”, s’inquiète la capitaine Siga Tandia, vite rassurée par ses jeunes coéquipières davantage familiarisées aux jeux vidéos. “Il n’y a plus besoin de CD, il faut utiliser un code en ligne.”
Des caméras nous ont filmées sous tous les angles pour modéliser notre visage.
Lui aussi un peu dépassé par l’engouement autour du jeu Fifa, l’entraîneur Stéphane Guigo y voit une belle promotion pour le foot féminin. « C’est bien pour la parité », lance-t-il. Mais pas de quoi l’inciter à troquer son tableau noir pour des manettes de jeu. « Je suis trop vieux pour ça ! Mon fils y joue. J’espère qu’il ne va pas me virer trop vite ! ».
Pour coller le plus possible à la réalité, Electronic Arts avait organisé une séance photo vidéo en fin de saison dernière au stade Léo Lagrange. « Des caméras nous ont filmées sous tous les angles pour modéliser notre visage », explique la défenseure Cathy Couturier, qui fait partie des quatre privilégiées qui auront leur véritable clone à l’écran.
Les autres devront se contenter de copies plus grossières. EA Sport a en réalité modéliser le visage de six Sojaldiciennes mais deux ont quitté le club à l’intersaison.
“Ils ont fait ça par mesure d’économie car il faut une journée pour modéliser une joueuse”, explique Armeline Lerouge, chargée de communication du club, qui espère que les autres footballeuses seront modélisées en cours de saison et disponibles grâce aux actualisations.
Outre Cathy Couturier, les supporteurs de l’ASJ Soyaux reconnaîtront sans mal le visage de Laura Bourgouin et Romane Munich, deux taulières de l’équipe, et, plus surprenant, de la jeune Camille Collin, toute heureuse de faire partie des têtes de gondoles. « Je ne sais pas pourquoi ils m’ont choisi, c’est inattendu. »
Reconnaissante, la défenseure formée au club est une des seules à ne pas discuter la note octroyée par le jeu. « 61 en dribble (ndlr. sur 100), c’est même un peu surévalué, je ne sais pas faire un passement de jambes (rires). »
« Soyaux va gagner la Ligue des Champions »
De son côté, Laura Bourgouin rit jaune devant le petit 74 décerné par EA Sports, bien loin des Lyonnaises Wendie Renard et Ada Hegerberg, les deux joueuses de D1 Arkema les mieux notées avec une moyenne de 91. « 74, c’est nul ! », lance la meneuse de jeu, qui reconnaît qu’elle n’est « pas fan » de Fifa. « J’aurais préféré être dans Call of Duty (ndlr. un jeu de guerre très populaire) mais je vais quand même l’essayer. »
Fifa, qui se veut hyperréaliste, ne devrait pas être tendre avec l’ASJ Soyaux qui risque d’être créditée d’une des plus basses notes collectives de D1 féminine et d’un des plus faibles budgets. Une décision logique au vu des dernières saisons où le club a toujours lutté pour son maintien dans l’élite.
« Avec moi, Soyaux va gagner la Ligue des Champions », promet pourtant Camille Collin, qui se verrait bien faire mieux que le président Benoit Letapissier et l’entraîneur Stéphane Guigo réunis. Dans le monde virtuel, tous les espoirs sont permis.
(1) Il est possible de jouer de manière anticipée depuis ce mardi grâce au mode Fifa Ultimate Team (FUT).