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Les magasins Go Sport dans la tourmente

Après la liquidation de Camaïeu, les salariés du magasin d’article de sport craignent pour leur emploi. L’entreprise doit être entendue dans quelques jours par le tribunal de commerce de Grenoble.

Un nouvel épisode à la Camaïeu menace-t-il les salariés de Go Sport ? « Nous sommes très inquiets », lance Christophe Lavalle, délégué syndical FO des magasins d’articles de sport. Un an après avoir été rachetés pour un euro symbolique par Michel Ohayon et sa Financière immobilière bordelaise, les 2 160 salariés de l’enseigne craignent de voir leur emploi s’envoler. Ceux-ci ont appris au début du mois le départ, sans explication, de leur directeur général Benoît Verdier. Peu avant, les commissaires aux comptes de la société avaient adressé à la direction un « rappel spécial d’alerte », à la suite à la « dégradation de près de 10 % du chiffre d’affaires » de l’enseigne « constatée fin août 2022 par rapport au budget », selon un document que s’est procuré Le Monde. La procédure lancée par les experts scelle les craintes des organisations syndicales, qui voyaient depuis plusieurs mois les nuages s’amonceler au-dessus de Go Sport. Le 18 octobre, lors d’une réunion du comité social et économique de l’entreprise, l’ensemble des organisations syndicales avait déposé un droit d’alerte économique. « L’ensemble des syndicats se sont joints à cette démarche, c’est dire notre inquiétude », rapporte Christophe Lavalle.

Les angoisses des représentants du personnel sont d’autant plus fortes que ceux-ci ont assisté à la chute brutale, il y a quelques mois, d’une autre société détenue par leur actionnaire : Camaïeu. L’enseigne de prêt-à-porter a été liquidée fin septembre dernier, laissant sur le carreau 2 600 employés. « HPB (Hermione People & Brands, structure de la Financière immobilière bordelais chargée de la distribution, N.D.L.R.) nous assurait que tout allait bien, que le redressement judiciaire était la meilleure solution pour préserver Camaïeu. Trois mois plus tard, on a dit du jour au lendemain aux salariés qu’ils n’avaient plus de boulot. On a peur que la même chose se produise ici », détaille le délégué syndical. Dans un communiqué cité par Le Monde, HPB se défend de cette assertion, pointant que Go Sport, « contrairement à Camaïeu, évolue dans un marché porteur » et n’a « pas subi les aléas spécifiques ».

Une défense pas assez convaincante pour les syndicats qui ont « déposé une demande auprès du tribunal de commerce pour la désignation d’un administrateur judiciaire », selon l’avocate du CSE Evelyn Bledniak. Si Christophe Lavalle reconnaît que le contexte est peu propice à la bonne santé économique de la société, entre crise sanitaire, guerre en Ukraine et problèmes d’approvisionnement, mais veut que toute la lumière soit faite sur les comptes de Go Sport. D’autant que l’entreprise a contracté 52 millions d’euros de prêts garantis par l’Etat, selon le militant FO. « Les salariés ont peur de se retrouver au chômage, on met tout en œuvre pour préserver les emplois », confie-t-il. L’entreprise Go Sport est attendue au tribunal de commerce de Grenoble le 19 décembre pour être entendue sur ses finances. Elle se défend de toute situation de cessation de paiements, assure qu’aucun « amalgame ne doit être fait entre Camaïeu et Go Sport » et dit avoir un « projet stratégique crédible » pour l’enseigne d’article de sport.

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