France
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Les mères plus âgées, plus souvent en surpoids : les tendances se confirment

Selon une enquête nationale réalisée en 2021, coordonnée par l’Inserm et Santé publique France, le report des naissances à des âges maternels plus élevés -observé depuis plusieurs décennies-, se poursuit : une femme sur quatre qui accouche en France, pas forcément pour la première fois, a plus de 35 ans. En effet, la part des femmes âgées de 35-39 ans à l’accouchement et celle de 40 ans et plus sont en augmentation depuis 2016 (19,1 % en 2021 versus 17,2 % en 2016, et 5,4 % en 2021 versus 3,9 %, respectivement).

Parmi les autres observations de cette enquête de terrain, effectuée en mars 2021 auprès de 13 404 femmes, le niveau d’études continue d’augmenter : la part des femmes enceintes ayant suivi des études au-delà du baccalauréat est passée de 42,8 % en 2003 à 52,1 % en 2010 puis 55,4 % en 2016 et 59,4 % en 2021.

« Complications au cours de la grossesse »

La tendance à un âge croissant de la maternité inquiète car on sait que les risques pour la mère et l’enfant augmentent de manière sensible avec l’âge des femmes. Selon l’enquête, réalisée tous les cinq ans depuis 1995, l’augmentation du surpoids et de l’obésité des futures mères est également « préoccupante » : en 2021, 23 % des femmes étaient en surpoids contre 19,9 % en 2016 et plus de 14 % étaient obèses en 2021 contre 11,8 % en 2016. « Les indicateurs concernant les femmes se dégradent car ce sont des facteurs souvent associés à des complications au cours de la grossesse », a relevé Camille Le Ray, gynécologue-obstétricienne, épidémiologiste à l’Inserm, lors d’un point presse.

Le tabagisme en baisse

Concernant les addictions, la situation s’améliore en revanche. La proportion de femmes déclarant une consommation de tabac au 3e trimestre de grossesse diminue. « Ce facteur de risque important baisse mais 12,2 % des femmes sont encore concernées en 2021 » (contre 16,3 % en 2016), a souligné Nolwenn Regnault, épidémiologiste, responsable de l’unité périnatalité à Santé Publique France.

Le taux de césariennes est stable : 21,4 % en 2021 contre 20,3 % en 2016. Le taux d’épisiotomies, déjà en phase décroissante depuis plusieurs décennies, a fortement diminué, passant de 20,1 % en 2016 à 8,3 % en 2021, en accord avec les recommandations nationales.

Santé mentale et qualité des soins

Pour la première fois depuis le début de cette enquête quinquennale, un suivi à deux mois a aussi permis d’évaluer la santé mentale des femmes. Or, elles sont 16,7 % à présenter des symptômes dépressifs majeurs deux mois après l’accouchement. Des niveaux similaires à ceux déjà observés dans d’autres pays européens mais qu’il faudra « prendre en compte pour mettre en œuvre un certain nombre d’actions », a préconisé Camille Le Ray. Depuis le 1er juillet, un entretien postnatal précoce est d’ores et déjà obligatoire pour les jeunes mères. Destinée à repérer très tôt les premiers signes de mal-être, cette mesure était recommandée depuis 2014 par la Haute Autorité de santé (HAS).

Par ailleurs, 15,5 % des femmes affirment avoir vécu difficilement ou très difficilement leur grossesse et 11,7 % ont un mauvais, voire très mauvais, vécu de leur accouchement.

Autre nouveauté, l’édition 2021 met en lumière le ressenti des femmes sur les soins reçus pendant cette période de leur vie. Environ 10 % rapportent avoir été exposées parfois ou souvent pendant leur grossesse, leur accouchement ou le séjour à la maternité à des paroles ou attitudes inappropriées de la part de soignants, et environ 7 % à des gestes inappropriés. Lorsqu’on les interroge, deux mois après l’accouchement, sur leur satisfaction, plus de 90 % des femmes se disent toutefois satisfaites voire très satisfaites de leur prise en charge médicale durant le suivi de leur grossesse et leur accouchement

Côté établissements de santé, la France métropolitaine a perdu des maternités : elle en comptait 456 en 2021 (et 6 maisons de naissance), contre 497 en 2016.