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Les millenials ne rejettent pas l'entreprise, ils ont juste tout compris !

Les médias, parfois le monde économique lui-même, ont laissé se diffuser une image radicale des millenials et de la génération Z, avec le combat mené par Greta Thunberg ou encore ces derniers mois le discours retentissant des élèves d'AgroParitech. On dit que les jeunes rejettent l'entreprise. Ils sont surtout plus exigeants, parce qu'ils sont conscients des défis collectifs, alertés encore par le dernier rapport du GIEC. Si la jeune génération attend plus de l'entreprise que les générations précédentes, c'est qu'elle a compris le rôle que cette dernière pouvait jouer pour répondre à l'urgence climatique. Elle refuse l'incohérence de l'entreprise dans son comportement, l'écart entre les mots et les actions. La consommation globale des ressources a doublé depuis 30 ans. Il devient urgent de réinventer les modèles.

Pour attirer des talents, l'entreprise doit désormais prendre en compte une demande des jeunes générations, qui va au-delà de la demande de sens. C'est une demande d'être utiles au monde. Signer un contrat de travail sur un seul salaire est une réalité qui n'existera bientôt plus. 62% des jeunes seraient prêts à décliner une offre d'emploi quand une entreprise ne serait pas suffisamment engagée sur ces sujets selon une étude menée par le BCG, la Conférence des Grandes écoles et Ipsos en 2019. Lorsque j'étais Catalyste de Danone, j'ai pu mesurer que le passage au statut d'entreprise à mission nous avait fait gagner vingt points de préférence chez les étudiants. Partout, on constate que les entreprises engagées sont préférées par les jeunes.

C'est la raison pour laquelle les entreprises ont besoin d'effectuer leur révolution culturelle afin d'intégrer cette nouvelle génération d'activistes en entreprises. Cela implique d'assurer les fondamentaux : leur bien-être au travail. Il y a quelques années encore, c'était un non-sujet, il est devenu central. Prendre soin de ses collaborateurs devient une priorité, et certaines entreprises n'hésitent plus à réinventer les façons de travailler comme AirBnB qui permet à ses collaborateurs de travailler d'où ils veulent. Engager ses collaborateurs, c'est aussi permettre l'empowerment des talents, pour reprendre ce terme anglais qui signifie tout à la fois inspirer, enflammer, impulser, animer, encourager, engager. Impliquer 100% des collaborateurs dans les orientations stratégiques, c'est leur montrer que leur voix compte. C'est le choix qu'a fait par exemple Marie Guillemot, la nouvelle Présidente de KPMG, BIG4 cabinet à mission, en impliquant tous les collaborateurs pour une croissance responsable. C'est le choix de ces dirigeants qui mettent en place des squad ou comités nouvelle génération, la nouvelle version du Shadow Comex, pour accélérer la transition et mettre en place des initiatives qui comptent. Enfin, l'entreprise a tout intérêt à former ses salariés aux enjeux environnementaux et sociétaux pour qu'ils jouent véritablement le rôle d'activistes dans l'entreprise. Une étude récente de l'Observatoire Salariés et Entreprises Responsables a montré que 70% des collaborateurs se disent prêts à prendre leur part dans la transformation des modèles d'entreprise. Et, pourtant, seuls 7% ont été formés à la RSE.

Quand on sait qu'il suffit de 10% des collaborateurs pour qu'une entreprise bascule, change de cap et de pratiques selon des chiffres publiés en 2019 par l'Harvard Business Review, il y a de quoi motiver toute une nouvelle génération d'activistes, enthousiastes parce qu'ils savent qu'ils participent à quelque chose qui les dépasse. Quelque chose qui s'appelle le progrès. Les idées, les personnes et les actions peuvent changer le monde. Osons ce changement de paradigme, promettons nous d'écouter les jeunes. Co-créons notre avenir avec eux.