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Les munitions Colibri et Larinae prêtes à rôder

L'Agence de l'innovation de défense (AID) a sélectionné deux consortiums d'entreprises dans le cadre de l'appel à projets Colibri, un programme de munitions rôdeuses lancé en mai 2022. Ce projet vise à faire émerger rapidement des solutions françaises de munitions téléopérées, disponibles à bas coût, faciles d'emploi et capables de neutraliser des cibles légères dans un périmètre de 5 km. Les heureux élus sont le missilier MBDA associé à Novadem, spécialisé dans la robotique aérienne (UAS, drone), et le projet développé par Nexter et le droniste Delair. Ils ont été retenus parmi 19 propositions industrielles reçues par l'AID.

« Nous entendons avancer sur l'enjeu des munitions rôdeuses », avait expliqué fin février au Sénat le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. « L'objectif, c'est d'avoir à terme un socle à 1.800 exemplaires », avait-il précisé en février dernier dans le Figaro.

Des systèmes peu onéreux

Le coût récurrent de la partie consommable doit être inférieur à 200.000 euros tandis que la solution doit présenter un coût global d'utilisation significativement inférieur aux armements actuellement utilisés. Cet appel à projet illustre le recours à l'innovation pour « faire autrement », a rappelé le ministère des Armées dans un communiqué publié mardi. Les premières démonstrations de ces munitions téléopérées vont permettre d'alimenter la connaissance des capacités de ces types de solutions « d'un point de vue technique et opérationnel, ainsi que les aspects relatifs à la sécurité de mise en œuvre », a précisé le ministère.

« Nous voulions des systèmes simples, pas trop chers (Colibre et Larinae, ndlr), avec lesquels il serait facile de s'entraîner et rapidement opérationnels, à horizon respectif de douze et dix-huit mois pour une première démonstration », avait précisé fin novembre à l'Assemblée nationale le Délégué général pour l'armement Emmanuel Chiva.

L'objectif de Colibri est de neutraliser une menace blindée à 5 kilomètres de distance avec une autonomie sur zone de 30 minutes. Les premières démonstrations, attendues d'ici à fin 2023, permettront à l'AID et à la DGA d'évaluer la pertinence des propositions industrielles vis-à-vis du besoin opérationnel. « La sélection de deux projets complémentaires permet à la Direction générale de l'armement (DGA) d'explorer plusieurs axes technologiques et opérationnels, a expliqué le ministère des Armées. Cette démarche ouvre la voie à une réponse rapide et efficace aux besoins exprimés par les armées ».

Deux projets, deux conceptions différentes

Le projet proposé par MBDA et Novadem présente une munition reprenant les technologies d'un drone à voilure tournante. « Cette solution favorable à la manœuvrabilité et une utilisation par le fantassin, permettra d'explorer des cas d'usages en environnement urbain ou moins ouvert », a expliqué le ministère. Le projet proposé par Nexter et Delair vise, quant à lui, à adapter un drone de surveillance à voilure fixe. « Cette solution favorable à l'endurance devrait permettre d'explorer des cas d'usage en environnement ouvert et possiblement plus vaste », a-t-il souligné.

« Ce système assurera une capacité de destruction importante sur une cible statique ou dynamique »., a précisé de son côté Nexter dans un communiqué publié mercredi. Ce système qui pourra être déployé par divers opérateurs grâce à sa facilité de prise en main, embarquera une nouvelle munition téléopérée de type « charge à fragmentation à effets contrôlés », développée par Nexter Arrowtech.

Et Larinae ?

Curieusement, le ministère des Armées n'a pas annoncé la sélection des industriels sélectionné pour le projet Larinae, qui doit servir à neutraliser un blindé à 50 kilomètres avec une heure d'autonomie. Selon la Lettre A, deux consortiums ont été sélectionnés : l'un entre Nexter et le fabricant bordelais de drones militaires Eos Technologie, l'autre entre MBDA et Delair.