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Les plantes stressées ou blessées émettent des ultrasons

Biologie végétale.

Grâce à des micros, des scientifiques de l’université de Tel-Aviv ont réussi à enregistrer des sons, émis par des plants de tomate et de tabac, inaudibles pour les humains.

Des tomates dans une serre à Cosimo, en Italie, le 11 novembre 2009.
Des tomates dans une serre à Cosimo, en Italie, le 11 novembre 2009. PHOTO tony gentile/REUTERS

Même dépourvues de cordes vocales et de poumons, “les plantes ne souffrent pas en silence”, lit-on dans Nature. Une étude parue dans la revue spécialisée Cell révèle que nos compagnons chlorophylliens émettent des sons lorsqu’ils ont soif ou sont blessés. Les bruits en question, des ultrasons, sont inaudibles pour les humains. Ils appartiennent à une gamme de fréquence allant de 20 à 100 kilohertz, quand l’oreille humaine ne perçoit que des sons compris entre 20 hertz et 20 kilohertz.

Pour arriver à ces conclusions, “les chercheurs de l’université de Tel-Aviv (Israël) ont mis sur écoute des plants de tabac (Nicotiana tabacum) et de tomates (Solanum lycopersicum) dans de petites boîtes”, décrit Nature. En comparant les plants en condition de stress hydrique ou blessés à des plants sains, les scientifiques ont pu établir que le premier groupe émettait bien plus de “cris” que les seconds. “Les plants stressés [ou blessés] émettent, en fonction de l’espèce, environ 40 cliquetis par heure”, rapporte le site Sciencealert.com. “Alors que les plants sains n’en émettent pas plus d’un par heure”, continue Nature.

Bulles d’air

Audibles à 3 à 5 mètres de la plante, ces bruits “ressemblent un peu à celui du pop-corn”, selon Lilach Hadany, chercheuse en mathématiques qui a dirigé l’étude. Pour elle, “la cavitation, [la formation de bulles dans un liquide soumis à un changement de pression] est l’explication la plus probable, du moins pour la majorité de sons”, confie-t-elle au New York Times. La cavitation se déroulerait dans le xylème, un réseau de canaux qui acheminent la sève des racines aux parties aériennes. Lors d’une blessure ou sous stress hydrique, “si une bulle d’air se forme dans le xylème ou le rompt, cela peut générer un cliquetis, écrit Nature. Mais comprendre le mécanisme exact nécessite de plus amples recherches, selon Lilach Hadany.”

La chercheuse et ses collègues sont allés un peu plus loin en réussissant, à l’aide d’un modèle d’apprentissage automatique, à discriminer des “cris” dûs au stress de ceux émis après une blessure, avec une précision de 70 %. Une découverte qui aidera peut être les agriculteurs à déterminer quels plants se “plaignent” et à agir avant qu’il ne soit trop tard. La prochaine étape, pour Lilach Hadany, sera de chercher à savoir quels sont les organismes, plantes commes animaux, capables d’entendre ces plaintes ultrasoniques.

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