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Livraisons : l’« économie de la flemme » a-t-elle un avenir ?

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© Corentin Fohlen/ Divergence. Paris, France. 1er juillet 2022. Portrait d'un livreur a velo pour Gorillas (livreur de courses a domicile), et sans papier. Au lendemain de la greve contre licenciements abusifs
Corentin Fohlen/Divergence
Par Catherine Quignon

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FactuelEn ville, le consommateur peut facilement se faire livrer ses sushis ou ses packs d’eau pour une poignée d’euros. Pénalisées par le durcissement réglementaire et le repli des marchés, les plates-formes qui proposent ces services courent toujours après la rentabilité.

Après avoir tenté de passer en force pour imposer son modèle, « le business de la flemme », pour reprendre l’expression popularisée en France par le PDG de Système U, Dominique Schelcher, se fait rattraper au col. Les plates-formes de livraison de repas à domicile et les petits nouveaux du quick-commerce, qui promettent aux particuliers de livrer leurs courses en quelques minutes, voient leur folle croissance se heurter au durcissement du cadre réglementaire, tant sur le plan de l’urbanisme que du social.

Suivant l’exemple des villes de New York ou de Madrid, le gouvernement français a promis, à l’été 2022, de légiférer pour permettre aux élus locaux de limiter l’implantation des « dark stores », ces commerces fantômes exclusivement consacrés à la livraison. « A Paris, plus de la moitié seraient concernés », s’inquiète Baptiste Brossard-Kimmel, senior manager au sein du cabinet de conseil Sia Partners.

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Côté social, c’est le géant britannique de la livraison, Deliveroo, qui se voyait en septembre condamné à verser la somme record de 9,7 millions à l’Urssaf pour travail dissimulé. Aprement discutée au Parlement européen, la directive européenne sur le statut des travailleurs des plates-formes pourrait bousculer le modèle économique de celles qui emploient des livreurs indépendants sans contrat de travail. L’Autorité américaine de la concurrence a également annoncé son intention de se pencher sur les professionnels de la gig economy, autrement dit « l’économie des petits boulots ».

Tous les acteurs de « l’économie de la flemme » fonctionnent sur la même promesse : des livraisons de produits du quotidien à des tarifs attractifs. Au lieu de descendre à la supérette du coin, le jeune urbain pressé peut aujourd’hui se faire livrer des sushis ou des packs d’eau chez lui pour une poignée d’euros. Mais les investisseurs semblent de plus en plus sceptiques face à ce type de business, dont le modèle tarde à faire ses preuves. « Depuis plusieurs mois, toutes ces entreprises ont énormément de mal à lever de l’argent », confie Clément Genelot, analyste financier retail et e-commerce chez Bryan, Garnier & Co. Les cours de Bourse des majors de la livraison de repas à domicile comme Just Eat Takeaway et Deliveroo ont chuté de plus de 70 % en un an. Le spécialiste allemand de la livraison de repas Delivery Hero, une plate-forme qui opère dans plus de 50 pays, voyait en février son action plonger en Bourse de près de 30 % en une seule journée après avoir annoncé des résultats décevants.

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