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Ludovic Guillot-Diat (champion du monde de snowboard freeride) : « Ce titre, je le mérite »

« À 37 ans, vous êtes champion du monde pour la première fois de votre carrière, dans un contexte particulier et cette annulation de la dernière étape à Verbier (Suisse). Que ressentez-vous, quelques heures après ce sacre ?
C'est particulier. On avait quand même un doute sur la faisabilité de cette course. J'aurai rêvé être champion du monde en gagnant Verbier, mais ça fait partie de notre sport, c'est le jeu. Tout le monde a été en accord avec l'organisation. La course était impossible. Avec une saison comme la mienne, je vais essayer de prendre ce titre à sa juste valeur. Certes, il n'y a pas eu la dernière étape, mais ce titre, je le mérite. Tout le monde me l'a dit. Je suis ravi d'être champion du monde.

Comment avez-vous vécu ces reports et annulation à Verbier ?
Avec Oscar Mandin, on était dans notre étape. On s'était dit, jeudi, qu'on y allait pour gagner. Samedi matin, même quand ça a été repoussé plusieurs fois, on restait concentré, à 100 %. C'était pareil ce mardi matin. J'ai visualisé mon run, je m'échauffais, j'étais dans ma bulle. Forcément, il y a eu de la pression et du stress, et un peu de déception de ne pas pouvoir courir.

« Cela faisait partie de mes deux rêves : être champion du monde et gagner à Verbier. »

Visiez-vous déjà le titre avant de commencer la saison ?
Je suis arrivé en Espagne (à Baqueira Beret pour la première étape du FWT) en espérant le podium. J'ai fini à la 3e place. Derrière, en Andorre (à Ordino Arcalis), je savais qu'une victoire m'assurait la qualification pour la finale et pour l'année prochaine. Donc j'ai visé la victoire et j'ai réussi là aussi. Après ça, la machine était lancée. Psychologiquement, j'ambitionnais la victoire à chaque étape, dont au Canada (Kicking Horse), où j'ai une déception personnelle car je fais une erreur bête qui aurait pu me coûter le titre. J'avais les boules. La phase finale, en Autriche et à Verbier, j'avais une seule ligne directive : gagner. Je fais 2e à Fieberbrunn et là je m'étais fixé la victoire à Verbier. Cela faisait partie de mes deux rêves : être champion du monde et gagner à Verbier.

Comptez-vous poursuivre le Freeride World Tour l'année prochaine, pour aller chercher un second titre et pourquoi pas une étape à Verbier ?
Oui ! J'ai énormément appris sur les deux dernières courses de la saison. Sur les deux étapes, il y a eu beaucoup de pression, de stress. Elles ont été longues, et reportées plusieurs fois. Je ressors grandi de ces courses-là. J'ai déjà l'envie et l'idée d'aller m'entraîner et de progresser. Je sais ce dont j'ai besoin pour gagner des courses. Je compte m'entraîner cet été et automne pour aller chercher un deuxième titre mondial.

« J'aimerais garder mon style tout en ajoutant un côté freestyle »

Vous parlez de progrès, quels sont vos axes de progressions à 37 ans ?
En freestyle je pense. Je me sens bien sur ma planche. Je maîtrise bien les virages, les pentes raides et j'ai une bonne vitesse. J'aimerais garder mon style de snowboard, mes atouts, en ajoutant ce côté freestyle qui est indispensable avec cette nouvelle génération qui arrive. Il faut que je progresse en figures.

Êtes-vous relâché depuis cette annonce ? La pression a dû redescendre...
Oui, niveau pression, je n'ai pas encore vraiment réalisé. C'est assez marrant, ce matin, dans ma douche je me disais « ce soir, tu sauras si tu seras champion du monde ou pas », et cet après-midi, je suis avec mes potes, je mange ma première lasagne de champion du monde (rires). Après, côté fatigue, elle est la même que si j'avais couru.

Vous êtes entourés de votre famille et de vos amis pour ce sacre ?
Non ! Je leur avais dit de ne pas venir, je me doutais que l'éventualité que ça soit annulé était bien là. Mon meilleur pote ne m'a pas cru (rires) ! Il a fait 4 heures de route pour venir me voir. On a pu rider toute la matinée ensemble, on a vécu le podium tous les deux. On profite, c'est une belle journée. Je me déconnecte, c'est un plaisir. »

publié le 28 mars 2023 à 19h40