Très déçue par les annonces du premier ministre sur le déconfinement, l'Église réfléchit à un recours juridique.
Le ton monte une nouvelle fois entre l'Église de France et le gouvernement. Par communiqué la conférence des évêques de France a exprimé son «regret» de voir maintenue par Jean Castex, premier ministre, «la jauge de 30 personnes par lieu de culte pour les célébrations» qui est une «mesure irréaliste et inapplicable.»
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L'Église est doublement déçue car, «après l'appel du président de la République à l'issue de son discours du mardi 24 novembre, elle attendait une rectification de cette mesure et la mise en place d'une 'jauge réaliste' dès ce 28 novembre. Il n'en est rien !»
Traiter ainsi les religions, c'est considérer comme accessoire la foi de millions de croyants.Les évêques «s'interrogent sur les véritables critères utilisés par le gouvernement pour fixer les conditions de ce confinement. Certes les cultes ne sont pas des commerces mais traiter ainsi les religions, c'est considérer comme accessoire la foi de millions de croyants.»
Une telle analyse, pour l'Église, est «une grave erreur pour notre société tout entière».
Certes, notent les évêques, «le premier ministre s'est engagé à ouvrir la discussion sans attendre pour permettre dès que possible une jauge proportionnée à la taille des édifices».
Mais pourquoi se demande l'Église, n'a-t-il pas tenu compte des « protocoles présentés par les différentes religions qui auraient pu permettre des décisions plus facilement applicables et équitables ?»
D'autant, insiste la CEF, qu'existent «un engagement plein et entier des catholiques dans la lutte contre cette épidémie et leur volonté de servir au plus grand bien de notre société».
En conclusion, la Conférence des évêques de France «réclame une véritable concertation plus efficace pour aboutir à un accord.»
Et annonce «qu'elle se réserve toujours la possibilité d'utiliser les moyens de droit appropriés.»