France
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Manifestations du 28 mars, en direct : une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites prévue jeudi 6 avril ; 55 interpellations à Paris

Live en cours

Mardi, 740 000 manifestants ont défilé en France contre le projet du gouvernement selon le ministère de l’intérieur, « plus de 2 millions » selon la CGT. Dans la capitale, la préfecture de police a comptabilisé 93 000 manifestants contre 119 000 le 23 mars.

Le point sur les mobilisations partout en France

A Rennes, la circulation sur le périphérique a été perturbée par environ 400 personnes dès 7 heures du matin sur au moins six points de blocages, et par des feux, entraînant 45 km de bouchons à 8 h 30, selon la préfecture et Bison Futé. A Nantes, la circulation était aussi extrêmement perturbée en raison d’actions de protestataires sur le périphérique avec « plusieurs kilomètres de bouchons observés de part et d’autre » et une « tendance à l’aggravation », d’après Bison Futé. A Caen, le périphérique a été coupé dans les deux sens par des manifestants.

Dans le nord de Lille, une centaine de manifestants occupent deux gros ronds-points desservant le centre régional de transport (CRT) de Lesquin, un centre logistique majeur, entraînant des perturbations jusque sur l’A1 reliant Paris à Lille, et l’A23 en direction de Valenciennes, a indiqué Rémy Quéant, secrétaire général FO Transport Lille. « Beaucoup d’entrepôts ne seront pas livrés aujourd’hui », a-t-il expliqué à l’Agence France-Presse (AFP).

A Rennes, des manifestants sur les voies SNCF et un feu sous un pont ont arrêté la circulation des trains sur la ligne Rennes/Saint-Brieuc, selon la préfecture. Le réseau de bus de la métropole est aussi affecté car le dépôt principal est bloqué par des manifestants, selon Star, gestionnaire.

Les aéroports de Montpellier et de Quimper ont vu leur trafic interrompu, mardi matin, en raison de la grève de contrôleurs aériens, selon la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC). La plateforme de Montpellier-Méditerranée a rouvert à 9 heures, tandis que celle de Quimper-Pluguffan restera fermée jusqu’à 14 heures, entraînant des retards. L’administration avait demandé aux compagnies aériennes d’annuler préventivement mardi et mercredi 20 % de leurs vols à Paris-Orly, Marseille, Toulouse et Bordeaux.

Au-delà des aéroports, les arrêts de travail des aiguilleurs du ciel touchent les Centres en route de la navigation aérienne (CRNA, gestion des avions qui transitent par l’espace aérien français), entraînant des répercussions sur l’ensemble du trafic européen.

A Marseille, même si les éboueurs ne sont toujours pas officiellement en grève, les déchets s’amoncellent dans plusieurs quartiers, et notamment sur l’avenue du Prado ou le Boulevard Perier, dans les quartiers cossus. « Cette fois ce n’est pas un mouvement frontal (…) nous essayons de nous adapter face aux atteintes à notre droit de grève, les agents sont très créatifs », explique à l’AFP Véronique Dolot, de la CGT à la métropole, en rappelant les réquisitions lors du dernier mouvement contre la pénibilité, à l’automne. Au Havre, environ 50 personnes poursuivaient mardi le blocage du centre dédié à l’épuration de l’eau et à la gestion des déchets, empêchant les employés de prendre leur poste ou de sortir les camions poubelles.

A Lille, avant même la manifestation de 14 h 30, un cortège non déclaré s’est formé dans le centre avant 8 heures, défilant devant le Conseil régional, la gare de Lille, avant de rejoindre un lycée mobilisé, ont indiqué des militants. L’entrée principale de la gare de Lille Flandres a été temporairement fermée a indiqué la SNCF.

Tout le live

Un début de dispersion Place de la Nation à Paris

Dispersion de la manifestation place de la Nation à Paris, le 28 mars 2023.

A 20 h 30, on compte 55 interpellations dans la capitale

L’intersyndicale invitée par Elisabeth Borne « lundi ou mardi », selon Laurent Berger

En pleine crise des retraites, la première ministre, Elisabeth Borne, a invité les syndicats à Matignon « lundi ou mardi » prochain, a indiqué sur la chaîne TMC le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. L’invitation est adressée aux huit organisations de l’intersyndicale.

L’affluence de ce mardi comparée aux précédentes journées de mobilisation

Les Décodeurs

Des feux d’artifice lancés sur les forces de l’ordre place de la Nation à Paris, le 28 mars 2023.

Sur le campus de Strasbourg : « Nous ne sommes pas dans une dictature, mais plus vraiment dans un Etat de droit »

Après une heure de circonvolutions dans la ville, sous les klaxons des automobilistes et les acclamations de certains habitants à leur balcon, le cortège strasbourgeois d’environ 400 personnes, jeunes femmes et jeunes hommes pour la plupart, a fini par pénétrer dans l’enceinte de l’université.

Ils ont laissé dans leur sillage du mobilier urbain saccagé, des barrières de chantier et des poubelles enflammées en travers des routes. Les vitrines des magasins ont été épargnées, en dehors de plusieurs agences bancaires marquées d’un « voleurs !  » rageur.

Vers 18 heures, les forces de l’ordre ont ordonné aux derniers manifestants de se disperser. Commence alors un formidable jeu du chat et de la souris au sein même du campus, ponctué de jets de grenades lacrymogènes.

« Ne courez pas, restez groupé ! » : au milieu des manifestants, Arthur, 32 ans, prodigue ses conseils. Pour le juriste en droit des affaires, cette manifestation et ses débordements sont un miroir tendu au gouvernement, qu’il juge violent. « Nous ne sommes pas dans une dictature, mais plus vraiment dans un Etat de droit. Nos institutions doivent changer, parce que la démocratie ne doit pas s’exercer qu’une fois tous les cinq ans. Le risque, c’est que le mouvement actuel aboutisse à une véritable révolte », affirme celui qui a multiplié les manifestations depuis l’émergence des « gilets jaunes ».

Passé 19 h 30, le calme est finalement revenu dans le quartier de l’Esplanade.

Nathalie Stey (Strasbourg, correspondance)

A Montfort-sur-Meu, en Ille-et-Vilaine : « Imaginez l’ampleur de l’impopularité de cette réforme si même ici, on se mobilise ! » 

C’est du jamais vu à Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine). Ce mardi, à 18 heures, un millier de personnes ont défilé dans les rues de cette paisible commune rurale de 6 800 habitants. Dans le cortège, on peine à se souvenir d’une telle manifestation. « Imaginez l’ampleur de l’impopularité de cette réforme si même ici, où tout va plutôt pas trop mal, on se mobilise de la sorte ! », clament Judicaël et Mathilde Lelièvre, enseignants dans le collège de la cité.

A côté d’eux, d’autres collègues partagent la même « colère » contre cette réforme des retraites « injuste » et « inutile » qui a été, pour eux, le « détonateur » d’une grogne plus profonde.

Laurence Sohier, professeure de lettres à la retraite, tance : « Monsieur Macron ne mesure pas combien les gens sont usés et agacés par la manière dont il nous parle et par ses leçons de démocratie. » Le groupe d’enseignants, qui ne figuraient pas dans le décompte des grévistes ce mardi, poursuit : « Ces manifestations dans des petites villes comme la nôtre sont nécessaires. Ici, il n’y a pas de black blocs, ni de violence. Emmanuel Macron ne peut pas utiliser la casse pour occulter notre ras-le-bol. »

A Montfort-sur-meu (Ille-et-vilaine) grande mobilisation pour cette manifestation qui a débuté à 18H. Laurence Sohier Gouy, professeure retraitée de Montfort-sur-meu, le 28 mars 2023. Benjamin Keltz (Rennes, correspondance)

Situation toujours tendue place de la Nation à Paris

Les heurts se poursuivent place de la Nation entre les forces de l’ordre et plusieurs centaines de manifestants. Alors que gendarmes mobiles et CRS tenaient leurs positions, la situation s’est tendue vers 19 h 15. Des grenades lacrymogènes ont été tirées dans le périmètre et des charges ont eu lieu. A 19 h 30, la CRS 8, spécialisée dans le maintien de l’ordre en milieu dégradé, est brièvement intervenue avant qu’une unité des BRAV-M agisse à son tour sous les huées de la foule, aux alentours de 19 h 40. Sur place, après des heurts et plusieurs contacts, la situation s’est légèrement apaisée et les forces de l’ordre ont repris position, pour l’essentiel, en « barrage ferme » à l’entrée des artères qui mènent à la place de la Nation. La place est sous le gaz lacrymogène.

Antoine Albertini

L’intersyndicale annonce une nouvelle journée de mobilisation le 6 avril

Dans une courte allocution, deux représentants de l’intersyndicale ont donné rendez-vous jeudi 6 avril pour une onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. « Plus de 2 millions » de Français ont fait état aujourd’hui de leur rejet de la réforme, ont-ils ajouté, se félicitant de voir « la jeunesse encore une fois très présente ».

Déplorant le « parcours parlementaire chaotique » du projet de loi, ils ont alerté sur « l’absence de réponse de l’exécutif » envers les revendications, qui « conduit à une situation de tension qui nous inquiète très fortement ». « Dès le début, organisations syndicales et de jeunesse avaient prévenu l’exécutif du risque d’explosion sociale », ont-ils rappelé.

Fin de manifestation tendue à Paris

Dans la capitale, des manifestants sont entrés dans un immeuble situé au 283 boulevard Voltaire et sont montés sur les toits. Des habitants ont sans doute appelé les forces de l’ordre, dont une poignée sont entrées dans le hall où ils ont été coincés par les manifestants qui ont lancé quelques projectiles vers les fenêtres. Un cordon de gendarmes mobiles est intervenu en renfort, recevant à son tour des projectiles. Des CRS ont alors arrosé les manifestants de gaz lacrymogène pour les repousser vers le centre de la place de la Nation.

Des forces de l’ordre coincés à l’intérieur d’un bâtiment à Paris. Les gendarmes se sont déployés pour les protéger.

L’épisode pourrait bien avoir déclenché les hostilités. Une partie de gagne-terrain a démarré sur la place de la Nation, entre les manifestants qui vont au contact des CRS avec jets de pierre et de canettes, ces derniers répliquant à coups de grenades lacrymogènes et de charges brutales. Les manifestants reculent, hurlent en chœur « ACAB » (« All coppers are bastards », « tous les policiers sont des bâtards » en français), se rincent les yeux au sérum physiologique, et le manège recommence. Encore excellente il y a quelques minutes, l’atmosphère s’est soudainement tendue. Quelques milliers de personnes sont encore sur la place de la nation.

Luc Bronner, Pierre Bouvier et Henri Seckel

A Bordeaux, six manifestants interpellés et six blessés dans les forces de l’ordre

A Bordeaux, un bilan provisoire communiqué par la préfecture fait état d’un blessé léger parmi les manifestants et de six blessés légers du côté des forces de l’ordre. Dix-neuf poubelles ont été incendiées et deux véhicules endommagés. Six personnes ont été interpellées en marge du rassemblement pour « participation à attroupement après sommation, visage masqué et jet de projectiles ».

Claire Mayer (Bordeaux, correspondante)

« Plus de 2 millions » de manifestants en France, selon la CGT

« Plus de 2 millions de personnes » ont manifesté mardi en France pour la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, selon un premier décompte de la CGT, alors que le ministère de l’intérieur a recensé 740 000 manifestants. Le 23 mars, lors de la précédente journée de manifestations, près de 1,09 million de personnes s’étaient mobilisées en France selon la place Beauvau et 3,5 millions selon la CGT.

La mobilisation en baisse en France

Quelque 740 000 manifestants ont défilé mardi en France dont 93 000 à Paris, pour la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites marquée par une baisse de la participation, a indiqué le ministère de l’intérieur. Le 23 mars, lors de la précédente journée de manifestations, près de 1,09 million de personnes s’étaient mobilisées en France, dont 119 000 à Paris, selon la place Beauvau.

Fin de manifestation très tendue à Toulouse

Alors que le cortège s’était rassemblé dans les rues de la Ville rose – 18 000 personnes selon la police –, les affrontements sont en cours sur les allées Jean-Jaurès. Les forces de l’ordre font usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Des barricades sont en feu, du matériel urbain est détruit. Des centaines de manifestants sont en train de se regrouper vers la médiathèque José-Cabanis.

Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondant)

Quelque 740 000 manifestants en France selon le ministère de l’intérieur

Après la fin de la manifestation lyonnaise, 200 personnes restent au contact des forces de l’ordre

A Lyon, la manifestation terminée, il reste environ 200 personnes sur la place Bellecour, visiblement hostiles aux forces de l’ordre. Elles ont lancé des bouteilles sur un cordon policier, avant sommations et dispersion par gaz lacrymogène. Un groupe a dégradé la façade de l’office de tourisme, avant une deuxième intervention policière. Une manœuvre d’encerclement est en cours pour évacuer la place centrale de la ville.

Richard Schittly (Lyon, correspondant)

Le contexte

Live animé par Clémence Apetogbor et Julien Lemaignen

Image de couverture : AGNÈS DHERBEYS/MYOP POUR « LE MONDE »

  • Les opposants à la réforme des retraites vont à nouveau manifester partout en France mardi, pour une dixième journée d’action à haut risque avec « nettement plus » de jeunes remontés attendus contre un gouvernement inflexible, et un dispositif de sécurité « inédit ».
  • Inflexible sur le fond de la réforme, qui recule l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, Emmanuel Macron n’a toujours pas trouvé les clés pour éteindre la colère de la rue, qui s’exprimera mardi par un dixième round de grèves et de manifestations un peu partout en France.
  • Englué dans la crise, Emmanuel Macron a assuré lundi vouloir « continuer à tendre la main » aux syndicats, sans accéder à la demande du secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, de mettre la réforme sur « pause » pendant six mois. Or le dirigeant syndical a de nouveau prévenu lundi : il n’acceptera cette « main tendue » que si le gouvernement met « de côté pour l’instant la réforme ».
  • Les précédentes manifestations ont été émaillées d’incidents violents, avec 457 interpellations et 441 policiers et gendarmes blessés, le 23 mars. Une enquête judiciaire a notamment été ouverte après les menaces et intimidations proférées par des policiers contre de jeunes manifestants à Paris et révélées par Le Monde et le média en ligne Loopsider.
  • Gérald Darmanin a annoncé lundi qu’un « dispositif de sécurité inédit » serait déployé pour cette dixième journée de mobilisation avec « 13 000 policiers et gendarmes, dont 5 500 à Paris ».

Pour aller plus loin :

L’éditorial du « Monde » : Décryptage : Article réservé à nos abonnés Reportage : Article réservé à nos abonnés Récit : Article réservé à nos abonnés

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