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Manifestations en Chine : comment les pages blanches sont devenues un symbole de la contestation

Pour celles et ceux qui ont manifesté ces derniers jours, elles représentent à la fois leurs revendications et la censure qui les empêche de s’exprimer. A Shanghaï et ailleurs, une page blanche suffit d’ailleurs à être arrêté. Sur les réseaux sociaux, elles sont immédiatement effacées.

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Le mouvement de protestation qui essaime dans les villes chinoises depuis une semaine a trouvé son symbole : une page blanche. Les protestataires qui brandissent ces feuilles de papier vierges expliquent qu’elles représentent à la fois leurs revendications et la censure qui les empêche de s’exprimer. Ces jours-ci, à Shanghaï et ailleurs, une page blanche suffit à être arrêté par la police, qui n’hésite pas à contrôler les smartphones de passants suspects. Car après l’effet de surprise, qui a permis à des centaines de personnes de se rassembler samedi 26 novembre au soir à Shanghaï, l’heure est à la répression. Et sur les réseaux sociaux chinois, Wechat (application de conversation et de partage), Weibo (similaire à Twitter), ou Douyin (version chinoise de TikTok), les rassemblements, mais aussi de simples pages blanches, sont désormais censurées par les plates-formes.

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Les images d’un petit attroupement, samedi à Shanghaï, avec des fleurs et des bougies au sol, en hommage aux dix victimes de l’incendie d’Urumqi, vu comme un nouveau drame de la politique zéro Covid, ont circulé sur le réseau social Wechat. De nombreuses autres ont été censurées par la suite, mais il était trop tard. Le mot était passé : des centaines de jeunes sortis boire un verre dans les bars du centre-ville ont afflué, formant une manifestation exceptionnelle où la foule allait reprendre en chœur des slogans contre la politique zéro Covid, mais aussi contre le pouvoir. Les participants n’avaient jamais pris part à une telle démonstration, ni même imaginé pouvoir s’époumoner au cri de « Xi Jinping, démission !  »

Plates-formes responsables du contrôle

En Chine, la censure est à la charge des entreprises propriétaires des plates-formes, qui emploient pléthore de petites mains pour vérifier les contenus jugés suspects par des algorithmes : politique, violence et sexe sont les trois thèmes visés. Fin 2021, ByteDance, l’entreprise qui a créé TikTok et Douyin, employait plus de 20 000 personnes pour la « vérification de contenu » en Chine. Tous les sujets ne sont pas égaux devant la censure : les accusations de viol formulées par la joueuse de tennis Peng Shuai, fin 2021, ont ainsi été entièrement censurées en Chine. A l’inverse, les manifestations actuelles sont d’autant plus difficiles à censurer qu’elles se produisent aux quatre coins de la Chine et prennent des formes diverses : des étudiants protestent sur les campus universitaires, des résidents refusent de se soumettre à un confinement…

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Efficace sur le long terme, pour empêcher la diffusion d’informations et diffuser le discours autorisé sur les plates-formes et dans les médias, la censure est parfois dépassée dans l’instant. Assez longtemps en tout cas pour que la jeunesse connectée ait vent de certains événements, pas assez pour que la majorité de la population soit au courant. Les médias officiels se gardant bien d’évoquer la moindre manifestation en Chine, le résultat est un niveau d’information très divers au sein de la population. « J’ai vu quelques vidéos sur Wechat, il s’est passé quelque chose rue Wulumuqi, mais je ne sais pas ce qu’ils [les manifestants] faisaient. Moi, je n’ai pas d’opinion là-dessus, les gens de mon âge ne s’occupent pas de l’actualité », assure une volontaire, 61 ans, en veste rouge du comité de quartier, gardant l’entrée d’une résidence du centre de Shanghaï. Un peu plus loin, le propriétaire d’un magasin de bricolage, 35 ans, en a entendu parler par des voisins, « mais je ne participe surtout pas à ce genre de rassemblements », se défend-il.

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