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Masque Covid : bientôt obligatoire de nouveau ? Où ça ?

Masque Covid : bientôt obligatoire de nouveau ? Où ça ? PORT DU MASQUE. Les chiffres des contaminations du Covid, de la grippe et de la bronchiolite augmentent, selon les autorités sanitaires. Face à la recrudescence de ces épidémies respiratoires, de nombreux experts souhaitent le retour du masque dans certains lieux clos.

Face a l'augmentation des cas de Covid, de grippe mais aussi de bronchiolite, plusieurs experts s'alertent sur l'applicabilité des gestes barrières. Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France, mais aussi maire de Reims, a lancé un appel au gouvernement français pour que les maires puissent "instaurer le port du masque dans les transports en commun", a t-il déclaré sur France info le 27 novembre. L'homme politique a rappelé l'importance du port du masque, décrit comme un "outil extrêmement important pour limiter la propagation [du Covid-19]".

Selon les  derniers indicateurs communiqués par Santé Publique France, l'hexagone est triplement touché par des virus respiratoires. Les chiffres du Covid ont augmenté de près de 165% entre le 20 et le 27 novembre avec 37 675 nouveaux cas confirmés. "Nous sommes au pied de la 9e vague" a affirmé le président de la Fédération Hospitalière de France, ce lundi 28 novembre.

Trois épidémies respiratoires

Concernant la grippe, les signaux ne sont pas encore au rouge mais au orange selon Santé Publique France avec désormais cinq régions placées en phase pré-épidémique à savoir les régions de Bretagne, Centre-Val de Loire, Hauts-de-France, Île-de-France et Normandie. Quant à l'épidémie de bronchiolite, elle est repartie à la hausse après une accalmie pendant les vacances scolaires de la Toussaint. L'Agence nationale de santé a alerté que "les passages aux urgences et les hospitalisations sont en hausse chez les enfants (+14% soit +13 208 passages et +17% soit +1 634 hospitalisations)" lors de la semaine du 22 novembre. 

Face à ces indicateurs inquiétants, l'infectiologue Benjamin Davido a demandé sur RMC dimanche 27 novembre le "retour d'une incitation forte au port du masque en intérieur".

Tout début novembre, l'Académie nationale de médecine avait dans un communiqué alerté, considérant le retour du masque nécessaire. L'institution s'est alarmée des contaminations qui risquaient de survenir si le masque n'était pas rétabli dans les lieux clos. L'Académie prenait le parti du port du masque, rappelant que l'obligation du port de cette protection, associé au strict respect des gestes barrière, avait permis "une diminution spectaculaire de l'incidence des infections grippales, des gastro-entérites et des bronchiolites" lors de la saison 2020-2021. L'organisation émet donc plusieurs recommandations, jugées nécessaires :

  • le rappel vaccinal contre le Covid et la grippe.
  • le port d'un masque de type FFP2 dans les espaces publics clos pour les personnes à risque (âgées ou atteinte de comorbidité) ou le personnel de santé et son entourage.
  • le port d'un masque de type chirurgical dans les espaces de santé et dans les espaces fermés accueillant du public, notamment les transports en commun.
  • respecter les gestes barrières comme l'usage du gel hydroalcooliques.

Actuellement, en plus de la vaccination et de l'isolement en cas de symptômes, Santé Publique France recommande le port du masque en présence de personnes vulnérables, en cas de promiscuité dans les espaces fermés et lors de grands rassemblements. 

Cependant, l'adhésion du public au port du masque semble s'éroder avec le temps. Ainsi, une étude menée en septembre 2022 par CoviPrev et publiée par Santé publique France début octobre montre que seuls 16 % des personnes interrogées portaient un masque en public (contre 34 % en mai 2022). Au travail, 70 % des Français ont indiqué ne plus porter le masque (ou le faire moins souvent) et 61 % ne le portent pas dans les transports en commun, contre 23 % en mai. Plus de la moitié des sondés (52 %) déclaraient ne plus porter le masque par oubli, mais aussi en raison d'une certaine lassitude. 

Début octobre, Brigitte Autran, la présidente du Covars, recommandait déjà aux Français de porter à nouveau le masque dans les transports en commun et dans les endroits peuplés, sans toutefois le rendre obligatoire. Elle avait appelé les Français à la vigilance avec le port du masque préventif et avait révélé que le retour du masque obligatoire était à l'étude. Le ministre de la Santé, François Braun avait, lui aussi, indiqué que le masque pourrait être de nouveau obligatoire dans les transports en commun. "Je ne m'interdis rien", avait-il déclaré au micro de RTL, le 4 octobre 2022.

Le masque est-il obligatoire dans l'avion, le train, le métro et les autres transports ? 

Dans son avis, le Covars recommande de porter le masque pour réduire les contaminations et note que "l'Allemagne a rendu le port du masque obligatoire dans les transports en commun et songe à étendre la liste des lieux d'obligation". Dans les aéroports, le masque n'est plus obligatoire ainsi que dans les avions, "il demeure néanmoins recommandé", indique Paris aéroport sur son site. La SNCF assure, elle aussi, que "le port du masque est fortement recommandé dans nos gares et dans nos trains". Les sociétés de transport en commun de plusieurs villes suggèrent toujours le port du masque. "Conservons nos bonnes habitudes", demande la RATP. Les transports en commun lyonnais conseillent aussi de le porter dans les métros, bus et trams. À Marseille, la RTM indiqu que "le port du masque est fortement recommandé sur l'ensemble du réseau".

Le port du masque reste "très recommandé", dans les centres de santé. Cette recommandation s'applique tout particulièrement aux hôpitaux. Le plus grand groupe hospitalier de France, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) est allé plus loin en  précisant que le port du masque restait "obligatoire" à l'intérieur de "ses bâtiments hospitaliers" pour "les personnels, patients et visiteurs" de manière à protéger les plus vulnérables.

La loi de "veille et de sécurité sanitaire en matière de lutte contre le Covid-19" a été définitivement adoptée par le Parlement le 26 juillet dernier. Elle comprend un allégement conséquent de la plupart des dispositifs de lutte contre le virus : en effet, le texte abroge formellement, à compter du 1er août, la partie du code de la santé publique relative à l'état d'urgence sanitaire ainsi que le régime de gestion de la crise sanitaire, marquant le retour au droit commun. Les mesures de contrainte de la vie quotidienne prévues par ces régimes – passe sanitaire, obligation du port du masque, confinement, couvre-feu… – ne pourront plus être rétablies. Toutefois, dans le cadre des débats parlementaires en amont de l'adoption de cette loi sanitaire, le gouvernement a réitéré son souhait que le réflexe du masque "redevienne la norme" dans les "lieux bondés et les transports en commun". 

Si le retour du masque obligatoire n'y figure pas, il est donc encore largement recommandé par le gouvernement qui incite chacun à "continuer à être vigilant". Le conseil s'applique surtout aux "espaces fermés", lorsqu'il y a "beaucoup de monde, notamment dans les transports", comme l'a expliqué à plusieurs reprises la Première ministre. Le texte de loi insiste également sur la nécessité de continuer à appliquer les gestes barrières pour protéger les plus vulnérables. En revanche, cette nouvelle loi spécifie bien que le port du masque ne fera pas l'objet d'une mesure nationale d'obligation. Le ministre de la Santé François Braun n'exclut pas de le "rendre à nouveau obligatoire dans le cas où un "nouveau variant dangereux" faisait son apparition, comme il le confiait au Parisien le 17 juillet 2022. 

Les transports et les centres commerciaux figurent dans la liste des "lieux clos et des grands rassemblements" où le masque est recommandé pour "les personnes fragiles, du fait de leur âge ou de leurs pathologies" (tel que l'indique le site du gouvernement). Ces recommandations sont aussi un appel à la prudence pour éviter une flambée épidémique pendant l'hiver.