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Melha Bedia, comédienne : « J’étais une petite rebeu à lunettes, en surpoids, mais avec un frère connu »

L’actrice et humoriste signe une série comique inspirée de sa propre vie. Elle évoque ce moment où, encore gamine, le succès de son frère, Ramzy, a changé son existence.

« Cette photo a dû être prise en 1994 ou en 1995, je pense que j’ai 4 ou 5 ans. Ma mère avait un café-restaurant à Clichy [Hauts-de-Seine], Le Jardin des oliviers, et tout ce que je sais, c’est qu’un client lui avait proposé un plan pour acheter l’un des tout premiers Jacuzzi particuliers de France. Il avait donc été installé dans la salle de bains du pavillon de Gennevilliers où nous habitions avec mes grands-parents. Nous y avons emménagé quand mon frère, Ramzy, a commencé à avoir du succès – une manière de quitter la cité où nous avions grandi tout en restant suffisamment proches pour que ma grand-mère reste à côté de chez ses copines.

C’était le seul pavillon en face de la cité, et, comme ma mère et ma grand-mère ont très mauvais goût, elles ont recouvert la pelouse d’une faïence rapportée de je ne sais où, fait venir des fontaines de Cordoue et cette colonne que l’on voit dans l’arrière-plan… C’était le pavillon des Kardashian de Gennevilliers. Un peu comme les footballeurs qui achètent les vitrines complètes chez Dior avec leur premier gros chèque.

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J’ai eu une enfance très cool, marquée par la renommée soudaine de Ramzy, qui venait me chercher en Porsche à l’école ou ramenait Jamel Debbouze et Éric Judor pour m’applaudir à la kermesse. J’étais une petite rebeu à lunettes, en surpoids, mais avec un frère connu. J’ai décidé de voir le bon côté des choses et je repérais vite les gens intéressés. Sur beaucoup de mes photos d’enfance (que ma mère a toutes scannées et archivées pour les chefs décorateurs des films qui en demandent souvent), je rigole. Sur celle-ci, malgré le peignoir de diva et les colonnes, il y a un décalage entre mon ressenti et le décor.

« J’étais la “girl next door” avant Bridget, je suis la Bridget Jones orientale de la fin de la ligne 13. »

C’est bien sûr quelque chose que j’exploite dans mon travail, mais cette personne toujours un peu à côté, c’est moi. J’étais la girl next door avant Bridget, je suis la Bridget Jones orientale de la fin de la ligne 13. Et on est beaucoup comme ça. On nous vend des meufs qui arrivent hyperfitées, boivent une gourde de protéines au réveil avant d’aller faire du vélo en salle chez Dynamo, mais moi je connais plein de filles qui, même si elles ont tout pour elles, sont tout le temps à côté. On dit que ça bouge, que les représentations changent, mais, au cinéma ou à la télévision, on continue de considérer une « différence » comme un défaut.

Chez nous, la normalité a été un peu bousculée par le succès de Ramzy. Il était livreur chez Pizza Hut, et puis il a rencontré Éric Judor et, du jour au lendemain, c’était une star. Petite, j’étais hyper­introvertie tout en aimant bien être le centre de l’attention. Plus mon frère est devenu connu, plus ça m’a détendue et aidée à ­m’affirmer. Comme mon frère et ma sœur Rania, j’ai été scolarisée dans un établissement privé catholique, parce que mon grand-père, qui était chauffeur RATP, puis est devenu taxi, tenait à nous mettre dans la meilleure école. J’ai sauté le CE1 parce que j’étais un peu en avance, eu le bac à 16 ans…

J’avais de très bonnes notes, mais, en fait, je voulais juste faire des blagues. Plus tard, après une double licence à la Sorbonne, je ne savais pas trop quoi faire de ma vie, et c’est Diam’s, qui était pote avec Rania et Ramzy et venait souvent regarder des feuilletons turcs ou égyptiens avec ma grand-mère, qui m’a proposé de l’accompagner en tournée. J’étais censée faire l’habillage et le stylisme, mais, le premier jour, elle m’a annoncé que je ferais aussi ses ­premières parties. »

Miskina, la pauvre, une série de et avec Melha Bedia. Sur Amazon Prime Video à partir du 30 septembre.

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Clémentine Goldszal

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