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Michel Onfray.
Michel Onfray.
Michel Onfray. Emanuele Scorceletti/Le Figaro Magazine

GRAND ENTRETIEN - Déclin de l'Occident, règne du progrès, transhumanisme, euthanasie, Michel Onfray raconte l'histoire de l'âme occidentale dans son nouveau livre, Anima.

LE FIGARO. - Quand on lit Anima , qui est une histoire de l'âme occidentale, on sent plus qu'une préoccupation : une grande inquiétude. Croyez-vous que les grandes ­heures de l'âme occidentale, quelles que soient ses nombreuses métamorphoses que vous décrivez dans ce livre, sont définitivement derrière nous ?

Michel ONFRAY. - Je ne suis pas plus inquiet que cela, ça n'est pas dans ma nature… Je retiens de mes chers Romains de l'Antiquité qu'il y a ce sur quoi on a du pouvoir et ce sur quoi on n'en a pas, et qu'il est déraisonnable de s'énerver, de s'inquiéter, de se mettre en colère contre ce sur quoi nous n'avons aucune prise. Dès lors, je regarde cette vague nihiliste nous arriver dessus, alors que, sur la plage, on voit arriver au loin le mur d'eau qui va s'abattre sur nous. Après le raz-de-marée, la mer redeviendra étale. Notre civilisation disparaît pendant qu'une autre se profile, l'Histoire a horreur du vide.

Anima raconte l'histoire de cette disparition sur le terrain ontologique…

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