À l’aube d’une vaste campagne de mobilisation qui a jeté des milliers de Russes dans la rue pour protester contre cet oukase, Vladimir Poutine a signé, samedi 24 septembre, une loi alourdissant les peines pour reddition ou refus de combattre. Une autre doit faciliter l’accès à la nationalité russe pour les étrangers s’engageant dans l’armée.
Officiellement, la « mobilisation partielle » décrétée ne doit concerner que quelque 300 000 réservistes ayant une « expérience militaire », mais de nombreux Russes redoutent une mobilisation plus massive.
Alors que l’offensive en Ukraine a montré des difficultés en matière d’organisation, la Russie a aussi annoncé le remplacement de son plus haut gradé chargé de la logistique. Le général Boulgakov a été remplacé par le colonel général Mikhaïl Mizintsev, qui dirigeait jusque-là le Centre de contrôle de la défense nationale, et sera désormais le vice-ministre de la défense « responsable du ravitaillement matériel et technique des forces armées », selon la même source.
Âgé de 60 ans, Mikhaïl Mizintsev a occupé de nombreux postes à responsabilité au sein de l’état-major au cours de sa longue carrière militaire. Il est visé par des sanctions occidentales pour son rôle dans le siège de Marioupol, cette ville portuaire du sud-est de l’Ukraine conquise en mai par les forces russes au prix d’importantes destructions.
Le défi de la mobilisation
La mobilisation de centaines de milliers de Russes pour donner un nouvel élan à son offensive en Ukraine représente un défi organisationnel majeur, nécessitant de convoquer des réservistes aux quatre coins d’un territoire immense, les équiper, les acheminer vers des centres d’entraînement, puis au front.
Or l’intervention militaire en Ukraine a mis en lumière d’importantes difficultés en matière de logistique, les analystes mettant en avant ces carences comme l’une des raisons expliquant les difficultés rencontrées par les troupes russes dès le début de l’offensive.
