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Montbron : il installe un « canon anti-Poutine » dans son jardin fabuleux

Montbron : il installe un « canon anti-Poutine » dans son jardin fabuleux
Maurice Bouston devant son « canon anti-Poutine ». En arrière-plan, on voit sa Bavaroise qu’on peut aussi appeler Cendrillon.

Photo CL

Par Yohan DOUCET - y.doucet@charentelibre.fr, publié le 9 décembre 2022 à 10h46.

L’art du recyclage de Maurice Bouston, agriculteur retraité, s’est transformé en art de destruction massive. Un pied-de-nez à voir, le long de la D16, au lieu-dit « La Grande Pouge ».

On avait quitté Maurice Bouston en août 2020 alors qu’il s’apprêtait à achever sa « Bavaroise ou Cendrillon, comme on veut », à grand renfort de tonneaux et de pare-brise. Or, de confinements en soucis de santé, l’agriculteur retraité, qui a fêté ses 78 ans la semaine dernière, a dû se résoudre à mettre en parenthèses son art du recyclage. Un acte de vandalisme a aussi quelque peu altéré son enthousiasme. « Un soir, en 2020, on entend crier dehors avec ma femme. Quand je suis sorti, il y avait des jeunes autour de Don Quichotte et de son cheval. Ils se sont sauvés tout de suite. Le lendemain matin, à la lumière du jour, je me suis aperçu qu’ils avaient cassé le cheval à la masse. Ça m’a choqué....

On avait quitté Maurice Bouston en août 2020 alors qu’il s’apprêtait à achever sa « Bavaroise ou Cendrillon, comme on veut », à grand renfort de tonneaux et de pare-brise. Or, de confinements en soucis de santé, l’agriculteur retraité, qui a fêté ses 78 ans la semaine dernière, a dû se résoudre à mettre en parenthèses son art du recyclage. Un acte de vandalisme a aussi quelque peu altéré son enthousiasme. « Un soir, en 2020, on entend crier dehors avec ma femme. Quand je suis sorti, il y avait des jeunes autour de Don Quichotte et de son cheval. Ils se sont sauvés tout de suite. Le lendemain matin, à la lumière du jour, je me suis aperçu qu’ils avaient cassé le cheval à la masse. Ça m’a choqué. »

Le septuagénaire s’est finalement remis à l’œuvre cette année, avec d’autant plus de détermination que Josiane, son épouse, et lui ont cessé de vendre leurs cucurbitacées sur les marchés du secteur, « dont beaucoup ont été annulés en raison du covid ». « Du coup, on ne fait plus que pour nous », reprend Maurice Bouston, sourire en coin.

Sourire en coin alors que ce n’est pas la meilleure des nouvelles ? C’est sûr, l’homme cache quelque chose. « Venez voir », lâche-t-il. Au bout du jardin, à l’opposé de la maison, une forme fuselée se dessine. « C’est le canon anti-Poutine », annonce-t-il tout de go, dans un sourire qui quitte les coins pour illuminer son visage.

Je peux vous dire que je l’attends de pied ferme.

« Je vous explique. Vous avez dû voir que Poutine a un nouveau sous-marin, de 180 mètres de long (1). S’il prend l’Atlantique, qu’il remonte la Charente, la Bonnieure, la Tardoire et qu’il arrive dans le petit étang en bas de chez nous, je peux vous dire que je l’attends de pied ferme. » Et puisqu’il l’aura prise sur la tête, le président de la fédération de Russie n’aura donc pas le loisir de contempler la structure créée par l’imaginatif Montbronnais sur la base « d’une grosse toupie de scierie toute rouillée que j’ai récupérée à 3 kilomètres d’ici et que j’ai repeinte ».

Un escargot, un dragon et un radar

Une structure qui n’est pas sans rappeler la fusée-obus du Voyage dans la Lune de Georges Méliès et qui, si elle risque de ne pas impressionner l’ex-officier du KGB, attise la curiosité des usagers de la D16, dans sa partie dénommée route de l’Arbre, au lieu-dit « La Grande Pouge ». C’est là, à l’angle de la route de Puybon, que Maurice Bouston a installé son jardin fabuleux où, par exemple, Don Quichotte côtoie deux lions, une tour Eiffel, un hélicoptère et un grand bi.

Pour y poser son « canon anti-Poutine », le retraité a bénéficié d’un coup de main : « Il y a des Roumains qui sont venus monter des panneaux solaires sur la stabulation d’à côté. Ils avaient un gros Manitou. Ils sont venus. La première fois, ils ont manqué le socle de trois centimètres mais ils se sont repris et ça s’est calé ».

De la récup’, de la débrouille, tels sont les outils que Maurice Bouston manie pour mener à bien ses projets. Parmi les derniers en date mais cachés par des bâches pour l’hiver, un escargot et un dragon. En revanche, « le radar pour prévenir l’arrivée de Poutine » est, lui, bien visible, juste devant le canon. Une croix, une flèche, deux poutrelles et quelques grosses bobines de câbles ont suffi à ériger l’œuvre. Laquelle s’inscrit naturellement dans ce dédale que n’aurait pas renié le facteur Cheval et qui est, en fait, l’aboutissement d’une histoire d’amour. Celle de Maurice et Josiane Bouston, qui s’écrit, depuis 2004, dans ce jardin fabuleux. « Au début, j’avais un petit cœur en rosiers en haut du jardin. Puis un ami m’a dit que c’était dommage, que personne ne le voyait, qu’il faudrait le mettre devant chez moi. C’est là que j’ai fait le grand cœur puis le M de Maurice puis le J de Josiane puis le B de Bouston. C’est après que j’ai commencé à faire mes bêtises. » Et devant tout le monde, en plus.

(1) Il s’agit du K-329 Belgorod à propulsion nucléaire que la marine russe a reçu le 8 juillet dernier.

Dans la ferme des Bouston, une photo aérienne, sous verre, rappelle les premiers jours de ce jardin fabuleux.
Dans la ferme des Bouston, une photo aérienne, sous verre, rappelle les premiers jours de ce jardin fabuleux.

Photo CL