France
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Nicolas Sarkozy invite Emmanuel Macron à tendre la main à LR

DÉCRYPTAGE - Invité du Crif dimanche, l’ancien chef de l’État n’a pas pris part au vote des Républicains pour élire un nouveau président du parti.

Jour de vote aux Républicains. Jour de match aussi pour l’équipe de France. Si Nicolas Sarkozy a regardé devant sa télévision le huitième de finale France-Pologne, il n’a en revanche pas pris part à l’élection du nouveau président de LR. Quelques heures plus tôt, l’ancien président intervenait devant le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). L’occasion de revenir, entre autres, sur son vote à Emmanuel Macron, à la dernière présidentielle, un choix qu’une partie des adhérents LR continue de dénoncer. «J’aime les militants des Républicains, je leur dois beaucoup, a répondu Nicolas Sarkozy au journaliste Bruno Jeudy, qui l’interviewait devant une salle pleine. Je serai toujours là pour eux, mais je ne suis pas prisonnier. Ils ont le droit d’avoir leur opinion, moi la mienne.» Rappelant que dans «une famille», on n’est «pas d’accord sur tout» et qu’«on ne se fâche pas pour ça», l’ancien chef de l’État a aussi indiqué que «la politique, ce n’est jamais un choix entre le bien et le mal, mais entre le détestable et le préférable.»

«J’ai préféré Emmanuel Macron, je l’ai dit parce que c’était honnête de le dire», a assumé Nicolas Sarkozy. Les deux présidents sont-ils pour autant d’accord sur tout? «Non, a clairement répondu Nicolas Sarkozy, mais j’ai pensé que c’était préférable pour la France. Et si c’était à refaire, je le referai.» S’il a conscience que son choix a pu «faire de la peine à tel ou tel», il a aussi précisé que, dans sa conception du leadership, un chef doit trancher. «Ce n’est pas: “Je suis votre chef, je vous suis”.»

«Tendre la main au plus faible»

Pour autant, son soutien à Emmanuel Macron a-t-il changé la donne politique? L’exécutif, qui souffre de n’avoir qu’une majorité relative à l’Assemblée, en a-t-il tenu compte? «Le président est élu depuis six mois, il reste encore quatre ans et demi, on verra ce qui se passe, laissez-lui avoir le temps de faire cela», a rétorqué Nicolas Sarkozy, tout en rappelant qu’il n’était «pas dans la tête» de son successeur. «Je pense qu’Emmanuel Macron devrait tenir compte de tous ceux qui n’ont pas voté les motions de censure, ce n’est pas rien», a-t-il conseillé. Quant aux parlementaires de la droite, Nicolas Sarkozy les a encouragés à discuter avec l’exécutif. «Il ne s’agit pas de dire “je suis d’accord à 100% avec Emmanuel Macron”. Il s’agit de la France! Est-ce qu’on aide la France ou est-ce qu’en plus de toutes les crises qu’elle connaît, on a une crise politique. C’est la question qui se pose», a développé Nicolas Sarkozy, alors que le gouvernement ne pourra plus utiliser qu’un seul 49-3 pendant la session parlementaire.

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Conscient néanmoins que son appel pour un contrat de gouvernement n’a pas été suivi des faits, à ce stade, Nicolas Sarkozy a réitéré son appel au dialogue entre la majorité présidentielle et LR. «Pour ça, il faut un pouvoir qui tend la main, et il faut des gens dans l’opposition qui la prennent», a fait valoir l’ex président. «Le président Pompidou avait une formule très juste, c’est toujours le président, c’est-à-dire le plus fort, qui doit tendre la main au plus faible. C’est ce que je pense.» Un appel très clair à Emmanuel Macron, qui ne pourra d’ailleurs pas se représenter en 2027.

Ce changement constitutionnel a été introduit en 2008, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. «Le pouvoir, c’est dangereux, s’est-il justifié. Avec les années qui passent, vous pensez que vous faites mieux que les autres, que ça vous appartient. J’ai estimé que deux mandats successifs, c’était très long.» Avant d’ajouter sous les applaudissements d’une salle complice: «D’autant plus que rien n’empêche de revenir… Je parle pour M. Macron bien sûr!»