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« Nos recherches montrent qu’il existe bien d’autres analyses de l’état de notre système de retraites »

Collectif

La réforme en débat à l’Assemblée nationale n’est pas justifiée et fait peser les économies budgétaires sur les classes populaires tout en épargnant les plus aisées, affirment, dans une tribune au « Monde », plus de deux cents universitaires.

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Depuis que le gouvernement Borne a lancé officiellement sa contre-réforme des retraites, toutes les figures de style de la rhétorique réactionnaire sont à l’œuvre. Deux ou trois tropes suffisent aux ministres pour la défendre et enfermer ses contradicteurs dans un piège langagier redoutable.

D’abord et avant tout la « naturaliser » pour la soustraire au débat : nous vivons plus vieux dans nos sociétés, nous devrions donc travailler plus longtemps. Ensuite, répéter ad nauseam qu’il n’y aurait pas d’alternative (le fameux « There Is No Alternative », de Margaret Thatcher) et ainsi empêcher la discussion en faisant mine de l’ouvrir : si vous n’approuvez pas cette « réforme », c’est qu’en réalité vous n’en proposez aucune puisqu’il n’y aurait d’autre choix.

Enfin, « dramatiser » : toute autre position que celle des tenants de cette politique relèverait de l’attentisme coupable et nous conduirait à une situation catastrophique sous peu.

Il existe des variantes mais les fondamentaux de la communication gouvernementale sont toujours les mêmes. Ils visent in fine un seul but : clore le débat en donnant l’illusion que cette « réforme », comme tant d’autres avant elle, ne serait pas un choix politique ou un choix de société, mais bien une nécessité absolue et indiscutable, qu’il faudrait juste avoir le « courage politique » de mettre en œuvre.

Pas de menace d’effondrement

Pour disqualifier les critiques, là encore nul besoin d’argumenter sur le fond, quelques tours rhétoriques suffisent, pointant les « dangers » et « effets pervers » que porterait en lui tout progrès social, à l’instar de celles et ceux qui, depuis des générations, défendent un modèle de société où l’on travaille plus tôt (travail des enfants à la fin du XIXe siècle, alternance, apprentissage, service civique…), plus longtemps, et ce quelles qu’en soient les conditions et les finalités. Etant bien entendu que seules les classes laborieuses sont astreintes à ce sort, l’oisiveté et le loisir restant le privilège des possédants…

Pourtant, il existe bien d’autres analyses de l’état de notre système de retraites et d’autres propositions pour l’améliorer. En tant qu’universitaires, nous le montrons et le documentons dans nos recherches et nos écrits. De ce point de vue, la raison n’est pas du côté du gouvernement.

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Le constat d’abord. Si le système de retraites connaîtra vraisemblablement des déficits les dix prochaines années, il n’est pas menacé d’effondrement. Qui plus est avant de prétendre vouloir le sauver, il faudrait déjà ne pas le saborder avec des politiques (trop) généreuses d’exonérations des cotisations sociales (75 milliards d’euros en 2022) qui en vident les caisses.

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