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«On est proche de la limite» : en Alsace, la sécheresse n'a pas épargné les choux à choucroute

choucroute

© Mélina Facchin / EUROPE 1

Mélina Facchin (sur place), édité par Juliette Moreau Alvarez 06h43, le 25 septembre 2022

Après la sécheresse historique de cet été, de nombreuses cultures sont au plus mal, et en Alsace les choux n'ont pas été épargnés. Certains ont été perdus et les survivants sont plus petits que d'habitude. Pas de quoi causer une pénurie mais le prix de la choucroute pourrait bien augmenter significativement.
REPORTAGE

La sécheresse de cet été a eu un impact visible sur les choux à choucroute d’Alsace : ils sont bien plus petits que d’habitude. Alors même si on trouvera toujours ce plat traditionnel sur nos tables cet hiver, les professionnels estiment leurs pertes entre 25 et 30% par rapport à une année normale. S’il n’y aura sans doute pas de pénurie de choucroute la saison prochaine, elle coûtera certainement un peu plus cher au consommateur.

"Le chou n’aime pas du tout les températures au-dessus de 30 degrés"

Au milieu de ses six hectares de choux à Krautergersheim dans le Bas-Rhin, Florent Ades, producteur, ne peut que constater les effets de la sécheresse de cet été. "Une année normale, on tourne à peu près avec des têtes [de choux] de sept à huit kilos", explique-t-il en effeuillant l’un de ses légumes fraîchement cueillis. "Là, cette année, on tourne autour de six kilos, voire quatre kilos pour les plus petites têtes."

La faute à la sécheresse et aux fortes chaleurs de cet été. "Le chou n’aime pas du tout les températures au-dessus de 30 degrés et on les a souvent dépassées cet été", confirme l’agriculteur. "Donc même avec l’irrigation, on arrive à le maintenir en vie. Mais au final, il est quand même un peu plus petit."

Environ 25% de pertes

La récolte ne se finit que fin novembre-début décembre. Il est donc un peu tôt pour se prononcer, mais Sébastien Muller, dirigeant de la choucrouterie Lepic, qui transforme les légumes d’une quinzaine de producteurs, table sur environ 25% de pertes par rapport à l’année dernière. "Les choux sont encore de taille convenable, mais on est effectivement proche de la limite", admet-il. Le choucroutier se veut quand même rassurant : "Pas de panique ! On arrivera à faire de la choucroute d’Alsace IGP, pas de pénurie pour l’instant", sourit-il. "Il faut attendre le résultat final mais c’est sûr qu’on n’aura pas la récolte du siècle."

Avec ses charges et ses factures d’énergie qui explosent actuellement, comme pour tout le monde, Sébastien Muller et les autres choucroutiers de la région n’auront sans doute pas le choix : ils devront certainement répercuter ces hausses de prix sur le consommateur. La choucroute coûtera donc peut-être un peu plus cher cet hiver, autour de 40 centimes supplémentaires par kilo.