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"Pas de rendez-vous avant des mois" : il vous faut de nouveaux papiers d'identité pour l’été ? C’est loin d’être gagné…

Les délais pour obtenir un rendez-vous afin de renouveler carte d’identité ou passeport, sont énormes, comme on a pu le tester. À Montpellier, on a toutefois adapté le processus.

Lorsqu’il a perdu son portefeuille, Jean-Luc a pesté. Adieu carte bancaire, carte vitale et papiers en plus de la menue monnaie. Mais il ne s’attendait pas à une telle galère pour obtenir une nouvelle carte d’identité. "J’ai appelé une quinzaine de mairies équipées de stations biométriques, il n’y avait aucun rendez-vous avant plusieurs mois", témoigne le Montpelliérain. Qui en a finalement décroché un où il a un temps résidé…à La Canourgue. "J’ai dû faire un peu plus de trois heures de route aller-retour, mais en trois semaines, c’était réglé".

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C’était l’an passé, mais le problème perdure. Même si dans ses communications, le ministère de l’Intérieur affirme que le plan d’urgence lancé en mai 2022 face à ces trop longs délais a permis de réduire le temps d’attente "de 90 à 50 jours en moyenne", dans les faits, c’est toujours la galère pour solliciter le renouvellement de son passeport ou de sa carte nationale d’identité.

Rendez-vous en... octobre

Autant le dire tout de suite, celles et ceux qui n’auraient pas anticipé leur demande pour voyager cet été vont avoir quelques sueurs froides. Ce vendredi 24 mars, on a testé la plateforme numérique de l’Agence nationale des titres sécurisés mise en place pour faciliter la prise de rendez-vous…Et à l’échelle de l’ex-Languedoc-Roussillon et de l’Aveyron, on a trouvé, d’ici le 24 juin, moins d’une dizaine de communes disposant de créneaux, dont une seule avant le mois de juin.

En l’occurrence, celle de L’Ardoise, dans le Gard Rhodanien, qui venait d’ouvrir sept rendez-vous le 21 avril et le 5 mai. Pour le reste, dans ce délai de trois mois, il n’y avait rien dans l’Hérault, pas plus dans le Gard, et quelques créneaux à partir du 6 juin à Millau, Rodez, Luc-la-Primaube, Mende, Marvejols et, plus au sud, à Thuir.

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On a tenté directement sur les sites internet des villes de la région et ce n’est pas mieux. Dans certaines communes habilitées, les premiers rendez-vous sont proposés le 18 juillet à Agde, le 2 août à Béziers, le 8 août à Alès, le 12 septembre à Capestang, le 20 octobre à Castries. "Et pourtant, assure Pierre-Marie Carvajal, directeur de cabinet de la maire du village héraultais, notre service est ouvert du lundi au vendredi, de 8 h à 12 h et de 14 h à 18 h. On tourne à plein régime, on a traité 3 686 titres sur l’année 2022".

La faute au Covid ?

Pour l’État, l’embouteillage est encore la conséquence de la crise sanitaire. "Depuis la fin de l’année 2021, les nouvelles demandes de passeports et de cartes d’identité, ainsi que leur renouvellement ont connu une hausse inédite sous l’effet de la sortie progressive de la pandémie", relaye la préfecture du Gard, qui énumère ensuite les moyens débloqués par l’État pour faire face à la situation : "Plus de 500 nouveaux dispositifs de recueil déployés en 2023 à l’échelle du pays, une enveloppe exceptionnelle de 20 M€, pour accompagner financièrement les communes mobilisées dans cet effort collectif".

Suffisant ? Un élu héraultais, sous couvert d’anonymat, en doute. En tout cas, pour lui, le Covid a bon dos. "Quand l’État a décidé de confier aux communes les demandes de passeport et cartes d’identité, il n’a pas mis tous les moyens nécessaires. Dans notre ville, le financement dédié ne couvre pas la masse salariale nécessaire. Résultat : il n’y a pas assez de villes qui proposent le service". On en compte 30 dans l’Hérault, 29 dans le Gard, 9 en Lozère, 18 en Aveyron, 11 dans l’Aude, 30 dans les Pyrénées-Orientales. Mais "onze communes gardoises, dont dix nouvelles, sont candidates au dispositif du Plan d’urgence du traitement rapide des titres sécurisés", assure la préfecture à Nîmes. Lueur d’espoir ?

L’exemple montpelliérain

Il faudra peut-être aussi s’appuyer sur l’expérience montpelliéraine. La capitale héraultaise traite 57 000 demandes par an, dont 26 % de non-Montpelliérains, et a récemment mis en place un nouveau processus pour réduire les temps d’attente, en plus de l’installation de trois nouvelles stations biométriques ce qui porte le nombre à 23. 

"Désormais, nous proposons chaque semaine 1 500 nouveaux créneaux, dont 50 % dans la semaine, et nous n’allons pas plus loin que J + 42", détaille Pia Konitz, responsable aux relations aux habitants. "Au-delà de l’avantage pour les usagers, limiter les rendez-vous dans le temps a eu pour effet de réduire l’absentéisme. Notre taux d’utilisation des stations a ainsi augmenté de 90 %". Une efficacité qui libère plus de places.

Seule contrainte pour l’usager, aller régulièrement sur le site internet de la ville pour vérifier si de nouveaux créneaux ont été ouverts. Mais le jeu peut en valoir la chandelle au regard des délais. Car, dernier détail, une fois le dossier finalisé, il faut attendre jusqu’à six semaines pour la fabrication des documents.