Littérature Un réalisateur débutant tente d’adapter une célèbre épopée du Moyen Âge. Film fantôme, ou comment transformer un fiasco cinématographique en un roman réussi.
Film fantôme, Patrice Pluyette, Seuil, 240 pages, 19 euros
On se souvient peut-être des déboires du cinéaste Terry Gilliam, aux prises avec l’impossible adaptation du Don Quichotte de Cervantès, un enchaînement de catastrophes relaté dans le documentaire Lost in la Mancha. S’il n’a pas l’envergure de l’ex-Monty Python, le narrateur de Film fantôme, réalisateur débutant, s’est mis en tête de transposer au cinéma le Roland furieux, de l’Arioste, classique italien du roman de chevalerie. Amateur de films d’aventures, ancien acteur de théâtre et auteur de bluettes à succès, il veut enfin entrer dans la lumière en donnant sa version du chef-d’œuvre médiéval après, excusez du peu, Italo Calvino. C’est sans compter les différents obstacles qui vont se dresser sur sa route : producteurs frileux, acteurs capricieux, avanies techniques de toutes sortes.
Romancier à l’imagination foisonnante, Patrice Pluyette ( la Traversée du Mozambique par temps calme, la Vallée des Dix Mille Fumées) donne à lire le film qu’on ne verra jamais : une superproduction avec drones et hippogriffes rehaussée par une bande-son pop qu’on peut télécharger par QR Code. Comme Musset écrivant Un spectacle dans un fauteuil, Patrice Pluyette projette son cinéma idéal dans la tête du lecteur, en toute liberté. Un réjouissant hommage aux pouvoirs de la littérature.
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