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Pédocriminalité dans l’Église : Seules 45 victimes ont obtenu une réparation financière

Les victimes d’abus sexuels au sein de l’Église catholique s’impatientent. Un an après la publication du rapport Sauvé, les indemnisations se font attendre.

Un an après la publication du rapport choc de la commission Sauvé sur la pédocriminalité au sein de l’Église catholique, seules 45 victimes ont obtenu ou vont recevoir prochainement une réparation financière, selon l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr). En cette fin septembre, sur 1 004 demandes enregistrées depuis le début de l’année, « 60 décisions ont été rendues, dont 45 comprenant un volet financier », a déclaré ce vendredi Marie Derain de Vaucresson, la présidente de l’Inirr. Créée par l’épiscopat en novembre dernier, l’instance propose des réparations aux victimes de prêtres ou de laïcs dans les diocèses, établissements ou mouvements de jeunesses catholiques. Sur les 45 dossiers comportant un volet financier, 23 ont été payés par le Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs dans l’Église catholique, la structure qui verse les réparations financières une fois rendues les décisions de l’Inirr. Les 22 autres décisions « sont en train d’être finalisées » et seront prochainement transmises à ce fonds, a indiqué la présidente de l’Inirr. Et de préciser : « Sur un échantillon de 38 décisions, neuf ont reçu la somme (maximale, NDLR) de 60 000 euros, 21 des montants entre 15 000 et 30 000 euros et huit, une somme inférieure à 15 000 euros. »

Au total, 160 cas sont en cours de traitement… Alors que plus d’un millier de dossiers sont encore en attente, ce qui attise la colère des associations de victimes. « Il y a vraiment un fossé entre les annonces publiques et la réalité », a déploré sur France Info Olivier Savignac, une des premières victimes à avoir déposé son dossier d’indemnisation en février dernier et président de l’association Parler et revivre. « Les victimes vont devoir attendre plus d’un an pour certaines. Et quand on a vécu l’horreur, c’est trop long (…). »

Les victimes dénoncent un dysfonctionnement interne à l’Inirr, qui ne compte que sept référents pour traiter les dossiers. Ce qu’a reconnu à demi-mot Marie Derain de Vaucresson, admettant que « quinze équivalents temps plein » seraient nécessaires pour cette première année. Elle a cependant rappelé la façon de travailler de l’instance, qui a le souci d’une plus grande « proximité » et d’une « plus forte humanisation » de l’accompagnement. « Cela peut prendre du temps, mais c’est parce que la démarche est singulière », a-t-elle tenté de rassurer. Elle espère néanmoins passer, dans les prochaines semaines, à une « accélération nette » dans le traitement des demandes.

L’autre instance, créée pour les victimes d’agresseurs au sein de congrégations religieuses, la Commission reconnaissance et réparation (CRR), ne semble pas avancer plus rapidement. Interrogée par l’AFP, elle a indiqué que sur 400 dossiers relevant de sa compétence, « au moins 15 victimes ont été payées par les congrégations religieuses », dont quatre pour des montants portant sur la tranche 50 000 à 60 000 euros. De longs mois d’attente encore en perspective pour les victimes d’abus au sein de l’Église…