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Pendant la crise, les affaires continuent

Alors que l’attention est focalisée sur le dossier des retraites, les affaires continuent dans le domaine de la santé, avec une accélération de la marchandisation du secteur. Quelques exemples sont éclairants. Citons d’abord le domaine du médicament, avec le chantage des laboratoires concernant les anciens et très bons médicaments qui sont mis sciemment en rupture de stock pour exiger une augmentation des tarifs. Le gouvernement a accepté une révision des prix de vente des génériques. Dans le même temps, les laboratoires, qui ont très largement augmenté leurs bénéfices pendant la crise sanitaire, se lancent dans des opérations financières de rachat de start-up dans des domaines à haute rentabilité, en délaissant de nombreuses priorités de santé publique. Le meilleur exemple en est Pfizer, dont le chiffre d’affaires a doublé entre 2019 et 2022, passant de 50 à 100 milliards de dollars, du fait d’un prix de vente de son vaccin très au-dessus des coûts de mise au point et de fabrication. Ainsi, la firme se permet de racheter pour 43 milliards de dollars une petite entreprise prometteuse sur de nouveaux médicaments anticancer.

Si le cancer est bien un domaine où de nouveaux traitements sont attendus, on observe ces dernières années des dérives, avec la mise sur le marché de médicaments aux bénéfices très incertains, mais surtout très coûteux (jusqu’à plusieurs milliers d’euros la dose). En fait, le prix du médicament n’a rien à voir avec son coût. Il est lié au prix de rachat des brevets. Autre scandale : les avancées devraient être utilisées pour développer des vaccins, notamment contre le paludisme, qui tue plus de 600 000 personnes chaque année dans le monde, notamment des enfants. Mais ce type de produit n’intéresse pas l’industrie pharmaceutique, car ce marché, centré sur des pays pauvres, n’est pas rentable.

Encore un autre exemple de la gangrène de notre système : la nomination de Claude Évin comme médiateur chez Orpea. Ce monsieur est un ancien ministre socialiste de la Santé, nommé directeur général de l’ARS d’Île-de-France par Nicolas Sarkozy. Mais le pire, c’est qu’il est celui qui a ouvert le marché des maisons de retraite, permettant notamment la création d’Orpea par un médecin devenu, depuis, une des premières fortunes de France. Les affaires continuent donc avec toujours les mêmes profiteurs, grâce à Emmanuel Macron qui vient de sauver les actionnaires d’Orpea, en injectant des fonds publics dans le groupe par le biais de la Caisse des dépôts. Tout cela est légal, mais immoral. C’est pourquoi, face à un pouvoir politique qui bafoue la démocratie, la révolte est légitime, en utilisant tous les moyens qui permettent d’instaurer un rapport de force à même de le faire reculer. Et pas que sur la réforme des retraites.