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Polluants dans le bâtiment : le laboratoire ITGA industrialise son processus de détection d’amiante par intelligence artificielle

C'est « une première pour le secteur », annonce le laboratoire ITGA, dont le siège est implanté à Saint-Grégoire près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Spécialisé dans la détection et la qualification des polluants du bâtiment, notamment l'amiante, le laboratoire travaille avec des maîtres d'œuvre, des bureaux de contrôle ou des diagnostiqueurs immobiliers.

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Cette filiale du groupe Carso, principal groupe français de prestations analytiques (eau, environnement, agroalimentaire, produits pharmaceutiques...), s'apprête à lancer une première ligne de production d'analyses et de détection de l'amiante réalisées grâce à l'intelligence artificielle.

Développée depuis six ans par les équipes de recherche d'ITGA, cette technologie est testée depuis février 2022 au laboratoire de Saint-Grégoire et a déjà été validée par le Cofrac, l'instance nationale d'accréditation.

Plus fiable mais pas plus cher

Dans un contexte de baisse des prix des analyses du bâtiment et des diagnostics de performance énergétique, l'intégration de l'intelligence artificielle dans le processus d'analyse doit permettre à ITGA de gagner du temps et de distancer la concurrence d'autres laboratoires, y compris à l'étranger en Pologne, en Roumanie et au Portugal.

« Notre activité est portée par les services d'analyse pour le bâtiment (amiante, légionelles, plomb, poussières). La technologie par voie d'intelligence artificielle apporte une réponse au marché », explique Olivier Perez, directeur général d'ITGA, dont le chiffre d'affaires en croissance s'est établi à 70 millions d'euros en 2022.

« On détecte encore des fibres d'amiante dans les bâtiments des années 60-70, dans les écoles, les établissements publics, les flocages. Très fines et petites, elles sont analysées par des microscopes électroniques à transmission. ITGA en possède une cinquantaine. L'intégration de l'intelligence artificielle dans le processus, va permettre d'augmenter le volume et la fiabilité des analyses à un prix identique pour le client » poursuit-il.

Garder le savoir-faire en France

« Jusqu'à présent, les analyses de tous les échantillons reçus étaient vérifiées et validées par nos analystes. Grâce à la robotisation et l'analyse quasi autonome, nos experts vont dégager du temps pour se concentrer sur les échantillons qui contiennent des objets fibreux à caractériser et nécessitent des analyses de précision », ajoute Olivier Perez.

Dans un monde du diagnostic lié au bâtiment et à la santé-sécurité, la France fait figure de champion en Europe avec des laboratoires comme Eurofins ou ITGA. Pour ce dernier, la modernisation de ses microscopes à transmission par l'intelligence artificielle valorise le travail de ses collaborateurs et préserve ce savoir-faire en France.

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Au-delà de la première ligne de production, le procédé sera donc déployé plus largement au sein du laboratoire. Avec un tiers de microscopes équipés d'ici à 2024, la montée en puissance est prévue sous deux ans.

Évolution du marché européen

« La perspective d'ITGA, qui est présent sur 23 sites en France avec 900 collaborateurs, dont 50% dédiés à l'analyse amiante, est de rester leader en France, d'apporter plus de services et de s'ouvrir à l'international dans le cadre de l'harmonisation européenne. Le marché de l'analyse d'amiante est très avancé dans l'Hexagone, mais la réglementation commence à évoluer dans des pays comme l'Espagne et la Belgique » projette Olivier Perez qui veut également son expertise à l'hygiène industrielle, au bâtiment durable et à l'environnement, notamment à travers un bureau en Australie.