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Pollution de l'air: la ZFE du Grand Paris aurait déjà des effets sur la santé publique, selon Airparif

C'est une vignette que les Franciliens connaissent bien. Un autocollant collé derrière leur pare-brise baptisé Crit'Air (certificat qualité de l'air) qui va du vert au noir, numéro 1 à 5, selon l'âge et la pollution du véhicule. Un repère synonyme de zone à faibles émissions-mobilité (ZFE-m), cet espace routier visant à limiter la circulation des automobiles les plus polluantes à l'intérieur de l'A86 qui enserre Paris.

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Depuis le 1er janvier 2019, et dans la foulée de l'adoption d'un plan climat air énergie métropolitain en novembre 2018, la métropole du Grand Paris a mis en place ce dispositif qui, au 1er janvier 2025, concernera les 44 agglomérations de plus de 150.000 habitants. Car le temps presse : rien qu'en 2021, les particules fines et les oxydes d'azote ont causé la mort de 47.000 Français, dont plus de 6.600 dans cette intercommunalité de 131 communes de 5,6 millions d'habitants.

« 100% des Franciliens sont exposés à un dépassement des recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) », confirme Airparif, l'association francilienne de surveillance de la qualité de l'air, administrée par l'Etat, les élus locaux, les acteurs économiques et les ONG de protection de l'environnement.

Les véhicules non-classés ou étiquetés Crit'Air 5 et 4 interdits...

7.920 décès prématurés pourraient être évités en Île-de-France, dont 5.040 dans la métropole du Grand Paris et 1.780 dans la capitale, a précisé sa directrice générale Karine Léger, lors d'une visioconférence de presse organisée ce 7 février.

A date, les véhicules non-classés ou étiquetés Crit'Air 5 et 4 - ces derniers depuis le 1er juin 2021 - sont interdits à la circulation de 8 à 20 heures du lundi au vendredi. En quatre ans, « cela a permis d'éviter 50 décès prématurés et 504 cas d'asthme », affirme Airparif, se fondant sur les données de l'Observatoire régional de Santé (ORS) Île-de-France, un département de l'Institut Paris Région, lui-même entité du conseil régional.

« Cela n'empêche pas qu'il y a des enjeux d'accompagnement des collectivités et des populations, notamment dans les zones moins couvertes par les transports en commun pour répondre aux enjeux de mobilité liés à la santé ou aux trajets domicile-travail », souligne la DG de l'association Karine Léger.

...avant les voitures classées 3 dans quelques mois

Elle ne croit pas si bien dire: à compter du 1er juillet 2023 - une échéance déjà décalée d'un an -, ce seront les automobilistes au volant de voitures classées 3 qui ne devraient plus pouvoir rentrer à l'intérieur de l'A86. Sauf qu'au regard des dernières déclarations du président (LR) de la métropole, le calendrier pourrait (encore) changer, et ce même si ces véhicules représentent « plus de 20% du parc roulant ».

« L'évaluation [de son impact sur la santé publique] dépendra de sa date de mise en œuvre. Le 1er juillet 2023 est en discussion et la date doit être fixée en conseil métropolitain », estime un porte-parole d'Airparif.

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Des sanctions dans un peu plus d'an

Des débats qui doivent également avoir lieu sur la scène nationale. Le président (ex-LR) de la métropole de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, et la première vice-présidente (EELV) de l'Eurométropole de Strasbourg, Anne-Marie Jean, viennent d'être nommées co-présidents du comité de concertation ZFE-m par le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu.

Aux côtés du coordinateur national Edouard Manini, ils doivent réunir des élus, des associations, des entreprises, des artisans, des acteurs du transport routier et des représentants l'Etat pour « faciliter les échanges entre l'Etat, responsable du cadre national, les collectivités territoriales, qui mettent en œuvre les ZFE et en définissent les règles ».

D'autant que dans un peu plus d'un an, une politique nationale de sanction « par lecture des plaques d'immatriculation » sera mise en place « au second semestre 2024 » le temps que les appels d'offre soient lancés par les territoires. Et tant pis pour la métropole du Grand Paris qui souhaitait bannir le diesel dès le 1er janvier 2024 en vue des Jeux olympiques et paralympiques...

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