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« Porno, l’enfer du décor » : un rapport du Sénat dénonce les dérives de l’industrie du X

« Porno, l’enfer du décor » : un rapport du Sénat dénonce les dérives de l’industrie du X
Quatre sénatrices ont remis au gouvernement un rapport sur les dérives de l’industrie du film pornographie en France.

Photo AFP

Par charentelibre.fr (avec AFP), publié le 28 septembre 2022 à 15h30.

« Violences systémiques », femmes « exploitées », mineurs trop facilement exposés à des contenus traumatisants : quatre sénatrices alertent le gouvernement sur les dérives actuelles du porno.

La lutte contre ces violences doit devenir une « priorité de politique publique et pénale », plaident les quatre sénatrices Annick Billon (UDI), Alexandra Borchio Fontimp (LR), Laurence Cohen (PCF) et Laurence Rossignol (PS) dans ce rapport intitulé « Porno : l’enfer du décor », et adopté par la délégation aux droits des femmes du Sénat.

« Contenus de plus en plus ‘trash’ »

Depuis l’apparition, au milieu des années 2000, des grandes plateformes internet comme Pornhub ou Xvideos, la diffusion du porno est devenue massive, ce qui a « contribué à la recrudescence de contenus de plus en plus ‘trash’et violents, sans aucun contrôle ni considération pour les conditions dans lesquelles ces contenus sont produits », dénoncent les autrices.

«Les producteurs ne craignent pas d’exploiter la vulnérabilité économique et psychologique de femmes jeunes, voire très jeunes, et de réaliser des tournages dans des conditions déplorables», ajoutent-elles.

Face à des productions « qui atteignent le paroxysme de la violence », la société doit réagir en renforçant la répression pénale contre les responsables de cette industrie, en « favorisant l’émergence de plaintes des victimes », et en imposant aux plateformes de supprimer gratuitement les vidéos lorsque les femmes en font la demande, préconisent les élues.

Les producteurs ne craignent pas d’exploiter la vulnérabilité économique et psychologique de femmes jeunes, voire très jeunes.

Actuellement, lorsqu’une femme abusée demande la suppression d’une vidéo dans laquelle elle apparaît, les producteurs lui réclameraient entre 3.000 et 5.000 euros, « soit dix fois plus que la rémunération obtenue pour la scène tournée », pointe le rapport.

Les sénatrices formulent par ailleurs plusieurs propositions pour empêcher les mineurs d’accéder au porno sur internet, une précaution qui s’impose en théorie aux diffuseurs mais qui, dans les faits, n’est pas appliquée.

Protéger les moins de 15 ans

L’Arcom (ex-CSA) doit voir ses pouvoirs renforcés pour imposer des amendes « dissuasives » aux sites pornos accessibles aux mineurs, et le gouvernement doit imposer le « développement de dispositifs de vérification d’âge » et « mener une campagne de communication autour des dispositifs de contrôle parental ».

Alors que deux tiers des jeunes de moins 15 ans ont déjà eu accès à des images pornos, la lutte doit aussi passer par l’éducation, estiment les parlementaires, pour qui la « marchandisation des corps » et la pornographie devraient être abordées dans les établissements scolaires, dans le cadre de séances d’éducation à la vie sexuelle et affective.

Ce rapport parlementaire survient alors que le milieu du porno français dit « amateur » est secoué depuis deux ans par plusieurs enquêtes judiciaires, l’une visant « Jacquie et Michel », et l’autre la plateforme « French Bukkake ». Trois acteurs et un réalisateur ont été placés en garde à vue mardi dans cette dernière enquête, pour traite d’êtres humains aggravée, viol en réunion ou proxénétisme aggravé.