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Pour éviter de jeter les peaux des poissons, ils créent des baskets en cuir de thon

Les baskets commercialisées par la Maison Pantuna ne sont pas des baskets comme les autres. Elles sont élégantes, pas tape à l’œil et intemporelles. Mais ce n’est pas tout. Ces sneakers d’un nouveau genre sont fabriquées… avec du cuir de thon.

Hervé et Benoît Barba, à la tête d’une entreprise familiale d’import et d’export de produits de la mer, à Béziers (Hérault), peinés de jeter des montagnes de peaux de poissons, ont eu l’idée de les valoriser d’une façon un peu particulière. Car dans le groupe Barba, on a toujours essayé, par « conscience professionnelle », explique Hervé Barba, d’éviter de mettre les déchets marins à la poubelle. En les vendant pour fabriquer des aliments pour les animaux, par exemple. Mais pour en faire un accessoire de mode, c’est la première fois. « On s’est lancé ce défi ! », poursuit Hervé Barba. Cette drôle d’idée en tête, les deux entrepreneurs ont rencontré, il y a quelques années, François Roques, de la mégisserie La Molière, une tannerie du Tarn, réputée pour la transformation de petites peaux en cuir.

« Les écailles retirées chimiquement »

Pendant des mois et des mois, le tanneur tarnais a travaillé, d’arrache-pied, pour parvenir à faire de cette peau un cuir. « Pendant deux ans, il n’a pas voulu me facturer de recherche et de développement, raconte Hervé Barba. Il m’a dit : "Ne t’inquiète pas, laisse-moi y arriver d’abord". Alors comme j’aime, dans le commerce, les relations saines, je lui ai dit : "Ecoute, si tu y parviens, on s’associera pour vendre les produits finis". »

La peau de thon, utilisé par la Maison Pantuna pour créer ses baskets.
La peau de thon, utilisé par la Maison Pantuna pour créer ses baskets. - Maison Pantuna

Et François Roques y est parvenu. Une première. Pour une peau de thon, le « processus est à peu près le même que pour une peau de mouton, par exemple, explique François Roques. La différence, c’est qu’il y a des écailles. On est obligé de les enlever. Nous enlevons donc une première peau, au-dessus des écailles, avant de les retirer, chimiquement. » François Roques opère ensuite un tannage traditionnel. Mais la Maison Pantuna l’a voulu écoresponsable. Tout ce qui est enlevé peut se mettre au compost.

Et à ceux qui craindraient que leurs baskets sentent le poisson, ce n’est pas du tout le cas. Il n’y a « aucune odeur », explique Hervé Barba. Hormis l’odeur du cuir traditionnelle. « Le cuir de chèvre, ça ne sent pas la chèvre, poursuit François Roques. Le cuir de vache, ça ne sent pas la vache. C’est pareil, avec le cuir de thon. » Au Portugal, où les baskets de la Maison Pantuna sont fabriquées, d’autres cuirs que celui de thon, notamment d’agneau et de veau, sont toutefois utilisées pour créer ces chaussures un peu particulières. Sur les modèles, sur la boutique en ligne de la marque, elles sont vendues entre 155 et 205 euros. Et il n’est exclu que l’entreprise héraultaise utilise, bientôt, d’autres peaux de poisson, pour lancer une nouvelle collection de mode.