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Pour skier écolo, n’allez pas à la montagne ni en voiture ni en avion

On peut retourner le problème dans tous les sens, l’impact carbone des stations de ski est majoritairement dû au déplacement des touristes vers la montagne. En explorant les chiffres de trois études réalisées à des époques différentes et sur plusieurs échantillons de stations de ski, le transport représente entre 57 % et 74 % des émissions de CO2. Au premier rang, on trouve la voiture utilisée majoritairement par les touristes pour se rendre en vacances.

Perception du prix du train

Notons que cette analyse est vraie pour la plupart des destinations de vacances quelle que soit la saison. On ne pollue pas plus avec sa voiture en allant au ski qu’en allant à la mer, ce qui compte c’est la distance parcourue. Selon un sondage commandé par l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) en 2022, 89 % des vacanciers se rendent à la montagne en automobile.

Le train est encore moins utilisé pour partir en vacances à la montagne que vers d’autres types de destinations touristiques. Et 92 % des usagers de la voiture disent ne pas vouloir changer de moyen de transport, la raison principale étant la perception du prix du train.

(Alice Clair/Julien Guillot)

L’ANMSM aimerait qu’il y ait plus de trains pour aller aux sports d’hiver, et notamment plaide pour le retour des trains de nuit supprimés il y a quelques années. Pour son président Jean-Luc Boch, «les capacités du ferroviaire aujourd’hui sont incapables de remplir les stations montagnardes françaises». L’autre gros chantier, c’est la consommation énergétique notamment liée au chauffage des bâtiments. Le défi est de taille surtout pour isoler des appartements habités seulement une petite partie de l’année.

Impact sous-estimé

Les stations de ski sont aux premières loges pour constater les effets du dérèglement climatique comme la fonte des glaciers ou la baisse de l’enneigement. Elles investissent pour s’adapter avec par exemple l’usage de canons à neige qui ont des conséquences environnementales. Mais les émissions carbone ne sont pas le seul problème écologique des vacances à la neige : surexploitation des glaciers, transport de neige en camions, bétonisation

Dans l’ensemble des études déjà publiées, l’impact sur le climat de l’activité ski proprement dite est très minoritaire, mais une nouvelle étude à venir sur le domaine de La Plagne pourrait montrer qu’on le sous-estime. «On disait que les domaines skiables c’était 2 %, mais en fait c’est plus que ça, explique Jean-Luc Boch. On a travaillé en profondeur pour aller dans le détail, sur la fourniture du matériel comme les pylônes, de leur fabrication à leur transport jusqu’à leur installation à la montagne.»

Nos conseils pour skier écolo : allez absolument au ski en transports en commun ou même à vélo (seul ou en famille). Sur place, louez votre matériel, et procurez-vous des vêtements d’occasion, aucune raison d’acheter du neuf qui servira au mieux une semaine par an. Vous pouvez également pratiquer le ski de randonnée et préférer un logement bien isolé.